« LORS de la réforme des études de pharmacie, nous avons essayé de décloisonner nos matières, explique Réda Amrani-Joutey, président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Le but était de les interconnecter afin de comprendre l’ensemble de la pathologie et de prendre en compte le patient dans sa globalité. » Dominique Porquet, président de la Conférence nationale des doyens des facultés de pharmacie, ajoute que « la diminution de certains enseignements généraux de base a permis une entrée dans la vie professionnelle plus axée sur la pratique, en particulier pour la filière officine. L’objectif était une "pharmaceutisation" des études », souligne-t-il. Ainsi, une orientation professionnelle plus précoce est possible, dès le milieu de la 4e année. Ces dispositions seront mises en place à la rentrée 2013. La place des stages a également été renforcée, afin de les rendre plus professionnalisants. « Nous voulons aussi revoir la façon d’enseigner, en ayant davantage recours aux technologies du numérique, en augmentant la part des enseignements dirigés, et en développant à la fois le savoir-faire et le savoir-être », souligne Dominique Porquet.
Mobilité.
Pour Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « les études initiales doivent servir à préparer aux métiers que l’on doit exercer, mais aussi aux évolutions majeures de notre métier ». Il insiste sur le fait que le monopole confié au pharmacien d’officine est « un monopole de compétence, qui implique une nécessité de formation continue ». Il rejoint également le doyen Porquet sur la nécessité de conjuguer savoir, savoir-faire et savoir-être : « Aujourd’hui, le savoir ne suffit plus. L’accompagnement du patient s’ajoute à la délivrance et nécessite de nouvelles compétences. »
Par ailleurs, après la fin de ses études, le pharmacien doit rapidement s’inscrire à l’Ordre, rappelle pour sa part Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. « Bientôt, les pharmaciens n’auront plus que deux ans pour soutenir leur thèse », prévient-il, en rappelant que « c’est l’inscription à l’Ordre qui fait le pharmacien ». Il annonce la possibilité d’ici à la fin de l’année, de disposer d’un « compte pharmacien » sur le site ordinal, où pourront être scannés tous les documents nécessaires, « une bonne fois pour toutes ». Concernant leur insertion dans la vie professionnelle, les jeunes diplômés sont invités à « être mobiles » et à se montrer « force de proposition ». « Il n’y a pas de raison de s’inquiéter si on est dans cette dynamique », estime Jérôme Parésys-Barbier, qui encourage notamment les jeunes à « aller découvrir nos pharmacies rurales ».
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