Depuis le 2 octobre 2017, le laboratoire allemand Merck KGaA met à disposition l’ancienne formule de Lévothyrox sur le territoire français, d’abord en important la version allemande, puis quand celle-ci a disparu au profit du Lévothyrox nouvelle formule, la version destinée au marché russe. L’importation temporaire de cette spécialité, Euthyrox, ne devait durer que quelques mois, le temps que des alternatives à base de lévothyroxine soient disponibles sur le territoire. Mais à la demande de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), cette mise à disposition a été régulièrement prolongée. En juin dernier, l’agence et le laboratoire ont annoncé qu’elle serait disponible dans les officines françaises jusqu’à fin 2022.
Trois étapes
Dans une fiche pratique destinée aux patients et aux soignants, l’ANSM rappelle l’importance de substituer rapidement Euthyrox par l’une des six alternatives à la lévothyroxine disponibles en France, un changement de spécialité étant susceptible de nécessiter un rééquilibrage qui peut prendre entre quelques semaines et plusieurs mois. Le changement doit se faire en trois étapes.
. Avant la nouvelle prescription, il est nécessaire de recueillir antécédents, constantes et symptômes du patient, de l’informer sur les alternatives et sur le possible rééquilibrage posologique à réaliser et de faire un dosage biologique.
. Lors de la prescription de l’alternative, il convient de tenir compte de la préférence du patient et de son expérience, d’utiliser la posologie habituelle en population générale, mais de la diminuer légèrement chez les patients à surveillance particulière, et de prescrire un dosage de TSH à réaliser dans les 6 à 8 semaines.
. La 3e étape est dédiée au pharmacien lors de la délivrance. Il devra dépister les interactions médicamenteuses qui pourraient rendre le traitement moins efficace, rappeler au patient que le médicament doit être généralement pris le matin à jeun, expliquer les effets indésirables potentiels et la démarche thérapeutique « afin qu’il ne juge pas trop hâtivement son traitement comme inefficace », et délivrer les conseils hygiéno-diététique adaptés.
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