C
est du département des Bouches-du-Rhône que cette volonté de faire grève est partie en début de semaine dernière. Depuis, le mouvement s’est étendu. Des syndicats des départements de l’arc méditerranéen, des Hauts-de-France, du Grand Est ou encore de Rhône-Alpes ont eux aussi annoncé leur intention de baisser le rideau l’espace d’une journée. Une date a déjà été choisie, celle du 30 mai. Assistera-t-on à une journée de grève comparable à celle de 2014, qui avait marqué la profession comme les pouvoirs publics ? Patrick Raimond, président dans les Bouches-du-Rhône de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a déjà posté un préavis de grève par courrier recommandé le 17 avril. Dans d’autres départements, les démarches étaient en cours ou en passe d’aboutir. Comme le résume Olivier Rozaire, président du syndicat (FSPF) des pharmaciens de la Loire « si la plénière se passe mal et que l'on doit réagir, il faut anticiper. Si on attend le 14 mai - date de la plénière - pour décider, nous n'aurons pas le temps de nous organiser en seulement 15 jours. »
Un rendez-vous décisif le 15 mai
Au niveau national, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a décidé d’emboîter le pas à ces départements et lancé à son tour un appel à la grève. « 30 mai 2024, place à l'action », tel est le mot d’ordre du syndicat partenaire des négociations conventionnelles en cours avec l’assurance-maladie. L’USPO veut mettre en place une action en plusieurs temps. Dès la fin de la semaine dernière, une pétition a été soumise aux patients et aux élus pour leur exposer les motifs de la colère de la profession. Entre le 18 et le 20 mai, l’USPO appelle ensuite à une grève des gardes, dernier avertissement avant la grève générale envisagée pour le 30 mai. Pour l’USPO, cette série d’actions doit permettre au grand public comme aux autorités compétentes de prendre conscience de la réalité vécue par les pharmaciens : la dégradation de l’économie officinale, les pénuries de médicaments et les menaces qui pèsent sur l’avenir du métier. Un dernier point illustré par les volontés de dérégulation affichées par certains députés et membres du gouvernement ces derniers temps.
Si la colère est bien présente, si la volonté de se mobiliser est forte chez certains, les pharmaciens iront-ils vraiment jusqu’à faire grève le 30 mai ? Tout dépendra de l’avancée des négociations conventionnelles avec l’assurance-maladie et des propositions qui seront faites lors de la plénière prévue le 14 mai. Président de la FSPF, Philippe Besset a déjà invité tous les représentants de la profession a se réunir le 15 mai, au lendemain de la plénière donc, pour décider de la marche à suivre. « Préparez-vous à cette action, avec l’espoir qu’elle ne se fasse pas, adresse-t-il aux pharmaciens. L’espoir doit être dans la réussite des négociations conventionnelles. »
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