La HAS, qui avait restreint en septembre dernier, l’usage du prélèvement salivaire aux personnes ne pouvant tolérer les prélèvements nasopharyngés, élargit désormais son utilisation, toujours dans le cadre de tests RT-PCR, à deux autres indications. Les pharmaciens restent exclus de cette nouvelle approche.
À l’aune d’une nouvelle méta-analyse et de nouvelles publications, la Haute Autorité de santé (HAS) a annoncé ce matin élargir les indications des tests RT-PCR salivaires aux personnes contact en deuxième intention, et en première intention dans le cadre de dépistages ciblés en écoles, EHPAD et universités, principalement lorsque ces dépistages sont répétitifs.
Rappelons que la HAS avait jusqu’alors restreint le recours au prélèvement salivaire pour les personnes présentant une déviation de la cloison nasale, aux patients très jeunes ou encore à ceux présentant des troubles psychiatriques. Ce deuxième avis s’appuie, comme le précise Dominique Le Gudulec, présidente du collège de la HAS, sur de nouvelles analyses de sensibilité. « Les tests RT-PCR salivaires présentent une fiabilité de 85 %, par conséquent supérieure aux minima de 80 % requis par la HAS, soit des écarts de 2 à 13 % avec les tests RT-PCR nasopharyngés », expose-t-elle, soulignant que ces derniers restent les tests de référence, « les meilleurs aujourd’hui pour établir un diagnostic ». Les tests RT-PCR salivaires devront par ailleurs contenir deux cibles moléculaires particulières dans le contexte des variants.
Hormis leur performance avérée, les tests RT-PCR salivaires présentent l’avantage de ne pas être invasifs. Il est à souligner que leurs résultats ne seront pas disponibles plus rapidement que ceux des autres tests RT-PCR puisqu’ils seront obligatoirement analysés en laboratoires. C’est d’ailleurs les laboratoires d'analyses médicales qui fourniront le kit aux patients, que le prélèvement soit effectué in situ ou à domicile en autoprélèvement. « L'officine est, dans ces conditions, écartée du dispositif », a confirmé Cédric Carbonneil, chef du service d'évaluation des actes professionnels de la HAS. Dans le cas d’un autoprélèvement, il serait idéal que le prélèvement soit apporté le jour même au laboratoire. « Pour autant, une conservation à la température ambiante pendant quelques jours peut être envisageable », précise Cédric Carbonneil.
Autre contrainte : les patients devront veiller à ne pas ingérer de liquides, ni de nourriture, à ne pas se brosser les dents, ni à fumer pendant les trente minutes précédant le prélèvement.
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