Le Quotidien du pharmacien. - Les médicaments innovants sont-ils plus complexes à dispenser à l’officine que les médicaments matures ?
Béatrice Clairaz-Mahiou. – Indéniablement oui. Et c’est pour cela que la plupart des industriels proposent à la première dispensation ou en amont, des formations. Les médicaments innovants sont des molécules complexes à dispenser avec une pharmacologie souvent nouvelle, qui peuvent avoir des effets indésirables et parfois des effets indésirables que l’on ne connaît pas. Dans un premier temps, l’industriel est le mieux placé pour donner des informations sur le médicament qu’il fabrique. Ce sont des données factuelles. Et nous, pharmaciens, ne sommes pas là pour faire l’article du médicament. Nous sommes là pour favoriser le bon usage et rappeler les précautions à prendre.
Je voudrais qu’on aille au-delà de l’honoraire pour médicaments dits spécifiques, qui n’est lié qu’à un médicament et qui n’est pas suffisant. Je veux un honoraire lié au parcours de soins
Ces médicaments innovants nécessitent-ils aussi de passer plus de temps avec le patient ?
Oui et non. Si je réponds « oui », ça voudrait dire implicitement qu’un patient avec un traitement plus simple devrait être expédié plus rapidement. Non, quel que soit le traitement du patient, on doit passer un minimum de temps avec lui. Mais avec des médicaments chers, nous devons avoir une vigilance plus accrue et avec la nouvelle convention, nous devons vérifier que l’ordonnance est conforme. Nous devons aussi chercher des informations : est-ce le bon dosage ? La bonne posologie ? Plus on dispense ces nouveaux médicaments innovants, plus on construit une méthodologie.
Onéreux, les médicaments innovants n’entrent pas dans le calcul du chiffre d’affaires (CA) qui détermine le nombre d’adjoints. Or ce sont des médicaments qui nécessitent plus de temps pharmaceutique. Faut-il les réintégrer dans le CA ?
Vous confondez la marge et le chiffre d’affaires. Ce qui va payer le pharmacien qui délivre, c’est la marge. Inclure les médicaments chers dans le calcul du nombre d’adjoints m’oblige à prendre un pharmacien pour un produit innovant et cher mais qui génère peu de marge. Je milite plutôt pour qu’on ait un honoraire spécifique dès qu’un médicament demande un suivi particulier. Je voudrais qu’on aille au-delà de l’honoraire pour médicaments dits spécifiques, qui n’est lié qu’à un médicament et qui n’est pas suffisant (3,50 euros HT en métropole, N.D.L.R.). Ces patients ont besoin d’un accompagnement particulier et je voudrais un honoraire spécifique pour cela. C’est un véritable acte pharmaceutique. C’est du temps. Je veux un honoraire qui ne soit pas lié au médicament mais au parcours de soins.
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