Deux professeurs de l'université publique des îles Baléares (UIB) et trois de leurs collaborateurs sont poursuivis en Espagne pour avoir vendu un faux médicament présenté comme « miraculeux » contre le cancer. Montant de l'escroquerie : plus de 600 000 euros.
Arrêtées le 6 avril, les cinq personnes font l'objet d'une dizaine de plaintes de victimes ayant acheté ce faux médicament, l'une d'elle ayant « versé plus de 25 600 euros pour le traitement de sa fille », d'après la police espagnole. Les deux professeurs de l'UIB, une employée du service de gestion économique et deux membres du département de recherches d'une fondation, ont donc été mis en examen pour escroquerie et laissés en liberté. La police indique que les deux enseignants menaient des campagnes publicitaires, y compris sur les réseaux sociaux. Selon l'AFP, une vidéo promotionnelle de ce « traitement de tumeurs cérébrales » est toujours visible sur le site de leur société, créée en 2006 à partir d'un laboratoire de recherche de l'UIB. Le P-DG de cette société y explique que le produit « peut avoir des effets bénéfiques importants pour les patients présentant certaines caractéristiques moléculaires dans certains types de cancer qui aujourd'hui ne font pas l'objet d'une réponse thérapeutique satisfaisante ».
Les familles payaient le produit en réalisant des dons à une fondation à but non lucratif, pour financer les recherches. Les cinq accusés sont aussi soupçonnés d'avoir tenté de vendre un autre faux médicament, cette fois-ci à des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. L'université a annoncé qu'elle se portait partie civile. L'enquête a été déclenchée par une plainte reçue par l'UIB en avril 2016, qui en a informé la justice. L'identité des universitaires n'a pas été révélée.
Le trafic de faux médicaments ne faiblit pas dans le monde (lire notre article « abonné »). En France, plusieurs affaires ont récemment émergé, sans pour autant viser le marché intérieur.
Avec l'AFP.
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