L’AVOCAT bordelais, Me Jean-Christophe Coubris, a déposé plainte auprès du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), dont dépend le siège de Sanofi, pour « atteinte involontaire à l’intégrité de la personne humaine ». Sa cliente, Marie-Océane, une jeune Landaise aujourd’hui âgée de 18 ans, a été vaccinée au Gardasil dans sa quinzième année. Deux mois après la seconde injection de Gardasil, la jeune fille a déclaré une sclérose en plaques. La plainte vise le laboratoire, mais aussi l’Agence nationale du médicament (ANSM), au motif qu’il y a eu, selon l’avocat, « violation d’une obligation manifeste de sécurité et méconnaissance des principes de précaution et prévention ». Le dossier de Marie-Océane s’appuie sur une double expertise commandée par la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI) d’Aquitaine qui, selon Me Coubris, a conclu « au lien d’imputabilité entre le vaccin et la pathologie de Marie-Océane ». Toutefois, la commission a limité son indemnisation à 50 % du préjudice, estimant qu’une éventuelle vulnérabilité génétique avait aussi pu jouer.
Pour le laboratoire, qui regrette le discrédit ainsi jeté sur le vaccin, cette conclusion s’appuie « uniquement sur la constatation d’une coïncidence temporelle entre la survenue et les symptômes de la maladie et de la vaccination », sans prouver le lien de causalité.
Une causalité qui ne pourrait exister que « si la maladie (N.D.L.R., la sclérose en plaques) était plus fréquente chez un groupe de jeunes filles vaccinées que sur un groupe de jeunes filles non vaccinées », a déclaré André Dahlab, directeur adjoint des affaires médicales chez Sanofi Pasteur MSD. Or, confirme Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations, « ni les données internationales, ni la pharmacovigilance internationale ne montrent de lien entre ce vaccin et une quelconque maladie auto-immune, dont la sclérose en plaques ». « Le fait qu’il y ait une plainte ne prouve pas qu’il y ait problème », a-t-il ajouté.
Gardasil, vaccin contre le cancer du col de l’utérus, visé par la plainte, a déjà été administré à quelque 2,3 millions d’adolescentes françaises ainsi traitées préventivement contre ce cancer touchant près de 3 000 personnes chaque année.
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