Après neuf mois de fermeture forcée suite à un transfert contesté par huit de ses confrères, Stéphane Labarre, titulaire à Nexon, a obtenu l’autorisation de l’ARS de reprendre son activité professionnelle. Une décision qui signe la fin d'une affaire à rebondissements.
Les patients affluent à nouveau dans la pharmacie de Stéphane Labarre, à Nexon (Haute-Vienne), co. Après neuf mois d’interruption, le pharmacien vient de recevoir l’aval de l’ARS. Il peut à nouveau délivrer des ordonnances dans cette officine qu’il avait transférée du centre-ville vers une zone commerciale au sud de la commune de quelque 2 500 habitants.
Ce transfert est d’ailleurs à l’origine de ses déboires (voir article « abonné »). Alors qu’il ouvre les portes, fin 2015, de cette pharmacie connectée, – il est adhérent du groupement Ma Pharmacie Référence —, huit de ses confrères déposent un recours en annulation devant le tribunal administratif de Limoges. Deux ans plus tard, le couperet tombe. Stéphane Labarre n’est plus autorisé à vendre de médicaments ce qui implique automatiquement sa radiation de l’Ordre régional (voir article « abonné »). Cette décision du tribunal administratif de Limoges est entérinée en février dernier par la cour d’Appel de Bordeaux.
Le pharmacien employeur de huit salariés et soutenu par un collectif de patients très actif, ne s’avoue cependant pas vaincu. La mobilisation de la population et le soutien d’élus locaux finissent par payer (voir article « abonné »). À la mi-juillet, l’ARS lui a accordé l’autorisation de vendre à nouveau des médicaments et il a pu se réinscrire à l’Ordre. Bien que le décret d'application de l'ordonnance réseau ne soit toujours pas paru, Stéphane Labarre estime que de nouveaux arguments pris en considération par l’ARS ont pesé en sa faveur. « Le fait que je sois installé dans le périmètre de l’agglomération a supprimé, de facto, la notion de quartier. J’ai par ailleurs pu faire valoir une activité supplémentaire à caractère saisonnier, motivée par les campings voisins mais surtout par le festival du cirque en août. Enfin, j’ai pu démontrer que cinq communes environnantes étaient dépourvues de pharmacie, et que par conséquent, une population de 7 500 habitants était privée de pharmacien », expose le titulaire.
Son activité, évaluée à 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, n’en a pas moins subi un manque à gagner considérable pendant ces neuf mois durant lesquels il a dû se résoudre à ne plus vendre que quelques produits de parapharmacie par jour.
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