Une opération de grande envergure a mobilisé hier 300 policiers sur le sol français dans la traque de destinataires de colis en provenance des États-Unis et contenant du pentobarbital, un puissant anesthésiant parfois utilisé pour l'aide au suicide.
130 flacons supposés contenir du pentobarbital ont été saisis et 125 destinataires ont été localisés hier, à l’issue d’un gigantesque coup de filet destiné à récupérer des colis envoyés depuis les États-Unis. L’enquête à laquelle participaient 300 officiers de police judiciaire et 18 régions de gendarmerie a été déclenchée par l'Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique) à la suite d’une information des autorités américaines qui détenaient la liste de Français ayant commandé du Nembutal (dénomination commerciale du pentobarbital).
Le produit, déclaré en douane comme « cosmétique », serait en réalité du pentobarbital fabriqué par un laboratoire danois détenant une licence de production exclusive aux États-Unis. Des analyses permettront de confirmer qu’il s’agit bien de ce barbiturique fréquemment détourné à des fins suicidaires, comme l’a rappelé le parquet de Paris. Celui-ci avait ouvert une enquête préliminaire le 26 juillet, confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN). Les chefs d'accusations retenus sont : « importation en contrebande de marchandises dangereuses pour la santé publique », « exercice illégal de la profession de pharmacien » et « publicité en faveur de produits ou méthodes permettant de se donner la mort ».
À noter que le pentobarbital est interdit en France depuis 1996 en médecine humaine.
Avec AFP
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