UN RETRAITÉ de 77 ans a l’habitude de collecter les ordonnances et les cartes Vitale de certains patients de l’Île de Groix (2 200 âmes l’hiver et 22 000 l’été), dans le Morbihan. Deux fois par semaine, il rejoint Lorient en bateau, à 3 miles nautiques de là, se rend à la pharmacie de sa fille et rentre chargé des médicaments attendus par les Groisillons. Le service est apprécié par certains habitants qui pointent du doigt le « monopole » exercé par l’unique pharmacie de Groix, issue d’un regroupement datant de 2007, et tenue depuis dix ans par des associés qui ne sont pas originaires de l’île. Il est moins apprécié par les deux titulaires de l’officine.
Le conflit gronde depuis 2008. Pour que cette pratique cesse, la pharmacie de Groix a déposé une plainte au pénal, classée sans suite le 29 septembre 2014. Les pharmaciens ont alors engagé une procédure urgente en référé auprès du tribunal de Lorient, mais ils viennent d’être déboutés. Bien qu’il fasse des allers-retours réguliers avec les ordonnances et les cartes Vitale, le retraité ans nie tout démarchage, assurant que ce sont les patients de Groix qui réclament ses services. Le juge a estimé qu’il n’y avait ni sollicitation de clientèle, ni concurrence déloyale. Il autorise donc le retraité à poursuivre cette activité à condition de transporter les médicaments en paquets, non pas agrafés comme c’était le cas jusqu’alors, mais scellés ainsi que le prévoit le code de la santé publique. Selon les gendarmes, en 2011 et 2012, 25 000 euros de médicaments ont été délivrés par la pharmacie de Lorient aux patients de l’Île de Groix. Des médicaments qui n’ont pas connu la majoration de 5 % accordée aux pharmaciens des îles. Les titulaires de Groix ont décidé de ne pas faire appel.
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