Un ancien pharmacien de Nice a été condamné à plus de 300 000 euros d'amende pour avoir escroqué l'assurance-maladie et son successeur. Des pratiques douteuses lui auraient permis de gonfler son chiffre d'affaires au moment de la vente.
Des pratiques frauduleuses, un successeur floué et une caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) lésée de plusieurs dizaines de milliers d'euros : voici en résumé les griefs formulés à l'encontre d'un ex-pharmacien niçois, condamné par le tribunal correctionnel de la préfecture des Alpes-Maritimes, le 26 avril. L'affaire débute en 2011 lorsque Richard P., 57 ans, décide de vendre son officine, dans le quartier Pasteur, à un confrère tout juste diplômé. Le jeune repreneur va vite regretter son acquisition en constatant l'héritage légué par son prédécesseur. Alors qu'il a dû débourser 1,4 million d'euros pour reprendre l'officine, il doit faire face, dès le premier mois, à un chiffre d'affaires anormalement bas par rapport à celui annoncé lors de la vente. Un chiffre d'affaires gonflé, qui reposait, comme l'a rappelé le procureur dans son réquisitoire, sur des pratiques plus que douteuses : « 17 déambulateurs et 25 matelas en 6 mois pour un seul patient… Et quand une ordonnance indique "un par jour", Richard P. comprend "une boîte" et non pas "un comprimé". L'escroquerie était devenue le mode de financement de cette pharmacie ». Selon la CPAM, le préjudice atteindrait 137 000 euros sur une période de 5 mois.
Alors que la défense plaidait la relaxe, Richard P. a été condamné, pour escroqueries, à deux ans de prison, dont un avec sursis et 50 000 euros d'amende. Il est également interdit d'exercice de la profession. La CPAM a obtenu 106 888 euros de dommages et intérêts et 2 800 euros ont été versés au Conseil de l'Ordre. Aujourd'hui établi en Belgique, le pharmacien condamné estimait toujours, lors du procès, que le prix auquel il avait vendu ses locaux était « normal », tout en reconnaissant avoir parfois incité ses salariés à des pratiques contraires à l'éthique. Le repreneur, qui est passé proche de la cessation de paiement et a vécu 3 années difficiles, a obtenu 200 000 euros de dédommagement.
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