Trentenaire, votre nouvelle recrue est ultra-connectée, pense en réseau, partage instantanément avec ses followers, y compris pendant le temps de travail, et bouscule le rapport à l’autorité.
Manager la génération Y requiert une certaine dose d’agilité et une capacité à faire le dos rond. À l’officine, que faire quand les « digital natives » tweetent entre deux clients ? Recadrer le jeune collaborateur en lui rappelant quelques impératifs ou reprogrammer le logiciel un peu dépassé du patron ?
Dans une affaire récente, un salarié avait envoyé 1 336 tweets, sans lien avec son activité professionnelle, en 16 mois de travail. Estimant que cela constituait un abus, son employeur a mis fin à leur collaboration. L’affaire a été portée devant les tribunaux et les juges de la cour d’appel de Chambéry ont sorti leur calculatrice. Résultats, contre toute attente, ils ont considéré, dans un arrêt du 25 février 2016, que l’usage n’était pas excessif car les tweets représentaient un temps très limité, moins de 5 minutes par jour de travail. Le comportement du salarié n’était donc pas fautif et ne pouvait justifier son licenciement. L’employeur a été condamné à lui verser plus de 17 000 euros d’indemnités.
Comme pour l’Internet, la notion d’usage raisonnable a été retenue. Cette appréciation est faite au cas par cas par les tribunaux. Rappelons que, en janvier 2015, la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait validé le licenciement pour faute grave d’une salariée qui consacrait plus d’une heure par jour à traquer les bonnes affaires sur les sites La Redoute, eBay, Sarenza, etc. Cela illustre toute la complexité des contentieux liés à l’utilisation de l’Internet et des réseaux sociaux, dont il faut désormais tenir compte dans l’entreprise.
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