La juge parisienne chargée d'instruire les plaintes contre le vaccin Gardasil a terminé son enquête début août sans avoir prononcé de mise en examen, ce qui ouvre la voie à un non-lieu.
Selon l'AFP, cela ouvre un délai de trois mois pour les observations des parties et les réquisitions du parquet avant une décision finale qui devrait intervenir en novembre. Cette enquête fait suite à une première plainte déposée fin 2013 par Marie-Océane Bourguignon, qui accusait Gardasil d'avoir provoqué chez elle de puissants vertiges, des symptômes proches de la sclérose en plaques et jusqu'à une attaque qui l'avait contrainte à se déplacer en fauteuil roulant. Une cinquantaine de jeunes femmes avaient également déposé plainte dans la foulée. La première enquête, menée par les gendarmes de l'OCLAESP*, a été classée en octobre 2015, concluant que « les vaccins contre les infections à papillomavirus n’entraînaient pas d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes ».
Marie-Océane Bourguignon a alors déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour obtenir la reprise d'investigations par des juges d'instruction. Une information judiciaire a été ouverte en avril 2016 pour « atteinte involontaire à l'intégrité de la vie humaine » et « tromperie aggravée ». Le 27 novembre 2018, MSD Vaccins a été entendu et placé sous le statut de témoin assisté, statut intermédiaire entre celui de témoin et celui de mis en examen. Aucune mise en examen n'est intervenue aux cours des investigations.
Le vaccin quadrivalent Gardasil (contre les HPV 6, 11, 16 et 18) a été lancé en 2006 par la joint-venture Sanofi Pasteur MSD, co-entreprise qui a pris fin en janvier 2017. Bien qu'il ait décroché son AMM européenne en 2015, le nonavalent Gardasil 9 (contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58) est disponible en France depuis seulement un an. Ce vaccin est recommandé pour toutes les filles entre 11 et 14 ans, avec un possible rattrapage entre 15 et 19 ans, ainsi que pour les hommes de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes. Désormais, des voix s'élèvent parmi les professionnels de santé et les sociétés savantes pour une « vaccination universelle gratuite ou remboursée, sans distinction de sexe ou de risque, pour protéger filles et garçons ».
* Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique.
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