Le Fonds Josefa, créé par le Pr Bernard Fourtillan et dont le vice-président est le Pr Henri Joyeux, est accusé d'avoir mené un essai clinique illégal auprès de 350 patients atteints de la maladie d'Alzheimer et de Parkinson. L'ANSM a saisi la justice. Réaction des accusés : ils portent plainte contre l'ANSM pour diffamation…
Les faits sont rapportés de façon ironique sur Twitter par le Dr Jérémy Descoux, également connu sous le pseudonyme d'Asclépios, cardiologue et président du collectif FakeMed. Et les commentaires qui suivent ne sont pas moins sarcastiques. Pour ces chantres de la médecine par les preuves, c'est un comble. En septembre dernier, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a saisi la justice après avoir découvert que le fonds Josefa, une association religieuse créée par le Pr Fourtillan, menait un essai clinique « sauvage et illégal » dans une abbaye près de Poitiers (Vienne) auprès de 350 malades d'Alzheimer ou de Parkinson.
L'ANSM a exigé l'arrêt immédiat des travaux et demandé aux patients, sans doute « obligés d'arrêter leur traitement », de « réaliser un bilan de santé et de conserver les patchs afin de permettre la réalisation éventuelle de futures analyses ». Une exigence que l'ANSM a dû réitérer par une 2e décision de police sanitaire 10 jours plus tard en l'absence de réponse du Fonds Josefa.
Réaction ? Dans un communiqué daté de vendredi dernier, le fonds Josefa et le Pr Fourtillan annoncent avoir cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Bordeaux le directeur de l'inspection de l'ANSM, Bernard Celli, « afin qu'il réponde de ses propos diffamatoires à leur encontre ». Ils lui reprochent d'avoir déclaré que « les personnes ont été abusées puisqu'on leur a fait croire que ces patchs soignaient leurs maladies (...) En outre, les substances qui étaient administrées ne sont pas connues. Donc on est à la limite de pratiques charlatanesques ». Des propos qui, pour Jean-Bernard Fourtillan, « portent gravement atteinte à [son] honneur et [sa] considération ».
Loin de tout repentir quant à la réalisation d'un essai clinique hors de tout cadre légal ou de la fourniture de médicaments non autorisés à des patients, le communiqué se termine ainsi : « Plus grave, ses propos ont eu pour effet d'oblitérer le caractère scientifique de la découverte du Pr Fourtillan et les effets thérapeutiques des patchs transdermiques que le Fonds qu'il préside a pu distribuer à certains malades de Parkinson et d'Alzheimer qui s'étaient rapprochés de lui pour en bénéficier et qui en ont ressenti les effets immédiats. » Sans commentaire.
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