La deuxième pharmacie de Papara pourra-t-elle enfin rester ouverte ? Cela fait plus de cinq ans que les 11 600 habitants de cette commune, située sur l'île de Tahiti en Polynésie française, attendent la réponse à cette question.
Ce samedi 20 avril, un collectif d'habitants de Papara, commune tahitienne d'environ 12 000 habitants, organise une marche pour soutenir la pharmacie de la Taharu'u, dont la fermeture a été confirmée, le 4 avril, par la Cour administrative d'appel de Paris. Une décision qui faisait suite à la plainte adressée par l'autre officine de la commune. Pourtant, les autorités locales ont bien autorisé, et ce à trois reprises, l'ouverture d'une seconde officine à Papara. Si le plaignant a fini par obtenir gain de cause c'est parce que « 2 610 habitants (font) défaut pour atteindre le seuil de 14 000 habitants permettant l’ouverture de droit d’une deuxième pharmacie sur le territoire de la commune de Papara », comme l'a rappelé la cour d'appel. Le conflit en cours à Papara dure depuis 2014 et représente l'illustration parfaite d'un problème dénoncé par de nombreux responsables locaux. Fixé à 7 000 habitants, le numerus clausus serait totalement inadapté au contexte local.
En novembre 2018, les autorités polynésiennes avaient pourtant voté un texte visant à assouplir les conditions d’ouverture des pharmacies. En abaissant le numerus clausus à 5 000 habitants, cette loi locale aurait permis aux 12 000 habitants de Papara d'avoir le choix entre deux officines au lieu d'une seule. Mais le texte a finalement été déclaré illégal par le Conseil d'État et la procédure entamée par les élus polynésiens est revenue à la case départ. C'est donc toujours la loi métropolitaine qui s'applique aujourd'hui. À Papara, près de 3 kilomètres séparent les deux officines. La commune s'étalant sur 12 kilomètres, il n'est pas toujours simple d'aller jusqu'à l'unique officine actuellement ouverte. « Il y a des gens qui sont âgés, qui sont à pied, qui habitent loin. Il faut qu'ils viennent d'abord chez le médecin qui est à côté de la pharmacie fermée et ensuite qu'ils se déplacent 3 km plus loin pour se rendre à la pharmacie », déplore ainsi Bernard Roure, adjoint au maire de Papara, qui prendra part à la marche du 20 avril. Si cette manifestation peut aider à débloquer la situation, la proposition de loi visant à baisser le numerus clausus est, elle, à nouveau à l'étude. Elle a en tout cas reçu un avis favorable du Conseil économique, social et culturel (CESC), il y a quelques jours.
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