Quatre familles de victimes de la toxicité du 5-FU, molécule de chimiothérapie, ont déposé plainte contre X, reprochant aux autorités sanitaires de ne pas avoir recommandé plus tôt un test qui aurait permis de déceler leur hypersensibilité à ce traitement.
Ce lundi 4 février, la toxicité du 5-fluorouracile, chimiothérapie qui peut être toxique, voire mortelle chez des personnes atteintes d'un certain déficit enzymatique, est portée devant les tribunaux. Ces plaintes, annoncées en janvier dernier, sont déposées « contre X pour homicide involontaire, blessures involontaires et pour mise en danger de la vie d'autrui, émanent des proches de trois personnes décédées et d'un homme qui a souffert gravement de cette toxicité. Elles ont été déposées au pôle santé du tribunal de grande instance (TGI) de Paris », indique Me Vincent Julé-Parade.
Chaque année en France, environ 90 000 personnes atteintes d'un cancer – principalement digestif, du sein ou ORL – sont nouvellement traitées par ces médicaments, d'après l'Institut national du cancer (INCa).
Mais « les fluoropyrimidines (le 5-FU et son précurseur la capécitabine) peuvent entraîner des toxicités sévères chez 1 patient sur 5, voire des décès (entre 1 patient sur 100 et 1 patient sur 1 000), souligne l'INCa. Une partie de ces toxicités est liée à un déficit d’activité de l'enzyme DPD qui existe chez certains patients ». Ce déficit peut être partiel (3 à 5 % des patients) ou total (entre 0,01 % et 0,5 % des patients).
Pour cette raison, le 5-FU et son précurseur sont « contre-indiqués chez les patients qui ont un déficit total connu car ils sont considérés comme extrêmement à risque », souligne le ministère de la Santé.
Des tests existent pour dépister le déficit en DPD, mais, jusqu'alors, ils n’étaient pas pratiqués dans tous les hôpitaux. En effet, ils ne sont recommandés que depuis le 28 février 2018 par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Et seulement depuis le 18 décembre par l'INCa et la Haute Autorité de santé (HAS). Une préconisation trop tardive pour les quatre familles qui portent plainte.
Avec l'AFP.
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