Les sanctions du conseil régional de l'Ordre des médecins (CROM) d'Ile-de-France à l'encontre des signataires de la tribune anti-FakeMed de mars 2018, visant notamment l'homéopathie, sont tombées hier. Au menu : des blâmes et même une interdiction d'exercer pendant trois mois.
Sur Twitter, des médecins sanctionnés publient les décisions du CROM francilien. Alors que les décisions d'autres conseils ordinaux face aux plaintes pour anti-confraternité se sont jusqu'alors soldées par une relaxe ou un avertissement, le CROM francilien distribue les blâmes et va même jusqu'à une interdiction d'exercice de trois mois. Tous sont abasourdis. Certains des signataires de la tribune anti-fakemed publiée en mars 2018, à l'origine des plaintes pour anti-confraternité de médecins homéopathes, n'hésitent pas à interpeller le ministre de la Santé, Olivier Véran, en lui rappelant qu'il s'était positionné en faveur du déremboursement de l'homéopathie.
Le Collectif FakeMed a immédiatement exprimé sa « colère » et son « incompréhension devant la sévérité des sanctions prises par la commission disciplinaire de première instance d'Ile-de-France (...) et l'atteinte inadmissible à la liberté d'expression qu'elles représentent ». Il a également tenu à rappeler que la tribune anti-FakeMed avait été « une démarche courageuse (...) à l'origine du déremboursement de l'homéopathie après avis de la Haute Autorité de santé (HAS), décision majeure dans la lutte contre les nombreuses pratiques de soins non conventionnelles, utilisées à grande échelle, sans aucune preuve d'efficacité, et le plus souvent au détriment des patients les plus vulnérables ».
C'est pourquoi le collectif demande à l'instance d'appel, la chambre disciplinaire nationale, de « prendre une décision de droit, au-delà des intérêts personnels et corporatistes, au-delà des croisades locales, ainsi de laver l'honneur de l'institution ordinale en annulant ces décisions, prises dans un contexte d'audiences entachées d'irrégularités ». À l'audition des 10 médecins franciliens le 17 décembre dernier, « Le Figaro » s'était étonné de la réaction de l'un des membres de la chambre disciplinaire de première instance (CDPI), médecin homéopathe, qui considérait que les signataires n'étaient pas en mesure de porter un jugement scientifique sur l'homéopathie, n'étant pas homéopathes eux-mêmes… Le Collectif FakeMed appelle le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM) à interjeter appel comme il l'a déjà fait par le passé pour une décision similaire, afin de démontrer sa « volonté de changer les choses ».
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