La pharmacie a toujours eu la préférence des Français pour leurs achats de compléments alimentaires, mais les autres circuits, tels que la parapharmacie, les magasins spécialisés et les pure players, pouvaient lui faire de l’ombre. Fort de l’engagement sans faille affiché durant la crise du Covid, le pharmacien voit son rôle de conseil en tant que professionnel de santé encore plus plébiscité.
Selon une étude menée par Harris Interactive pour le Syndicat des compléments alimentaires (Synadiet) en février dernier auprès de 1 017 Français, les compléments alimentaires bénéficient d’un haut niveau de crédibilité (73 %), en 2e position derrière les médicaments (85 %). La part des consommateurs reste stable, à 59 %, dont 75 % déclarent y avoir recours à plusieurs reprises dans l’année, et 50 % les achètent en pharmacie (versus 45 % un an plus tôt). C’est le circuit d’approvisionnement privilégié, devant la parapharmacie (38 %), Internet (37 %), les grandes et moyennes surfaces (23 %) et les magasins bios (22 %).
Ils considèrent également le pharmacien comme le numéro 1 du conseil sur les compléments alimentaires (33 %) avant leur entourage (28 %), le médecin généraliste (21 %) et les autres professionnels de santé (17 %). Quant au but de leur supplémentation, elle vise avant tout à renforcer le système immunitaire (45 %), être en forme (43 %) et améliorer le sommeil (35 %), soit des réponses aux maux le plus souvent cités : fatigue, stress, troubles du sommeil et baisse de moral. Dans un contexte où le pouvoir d’achat est mis à rude épreuve, les Français sélectionnent les postes sur lesquels ils comptent économiser, mais la santé et le bien-être restent relativement préservés par comparaison à l’énergie, l’habillement, les voyages ou les loisirs.
Prise de conscience
L’ensemble de cette enquête n’est pas contredit par les chiffres du marché pour l’année 2022, présentés par la vice-présidente du Synadiet, Christelle Chapteuil. Le chiffre d’affaires global s’élève à 2,6 milliards d’euros (+3 %) dont 1,383 milliard d’euros en pharmacie (+9 %) où ont lieu 54 % des ventes. Les trois segments phares sont la vitalité et l’immunité (+16 %), la digestion ( +5 %) et l’humeur, le stress et le sommeil (+4 %). Les ventes se portent bien également en parapharmacie (+7 %) mais la plupart des autres circuits reculent, tels que les magasins bios (-13 %) ou la GMS (-5 %). Quant aux formes galéniques privilégiées, « on a en vu beaucoup se développer ces 20 dernières années, et certaines disparaître, mais les deux formes stars restent la gélule et le comprimé », indique Christelle Chapteuil. À voir comment vont se consolider les gummies qui se sont récemment beaucoup développés.
« 2022 est une année de transition économique avec la sortie de la crise sanitaire et l’entrée dans la crise économique, conclut la vice-présidente du Synadiet. Nous aurions pu penser qu’en post-Covid il y aurait une moindre consommation dans les segments immunité, stress et sommeil, mais ce n’est pas le cas. On voit que les produits orientés santé gardent la priorité et que la consommation ne concerne plus seulement les plus de 40 ans mais toutes les tranches d’âge, en lien avec la prise de conscience que la santé s’entretient tout au long de la vie. 2023 sera une année de défi en raison de hausses de tarif dans un marché globalement inflationniste. »
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