Santé publique France publie un rapport sur la santé périnatale en France entre 2010 et 2019. Une évolution que l'institution juge « préoccupante », avec une baisse de la natalité, l'augmentation chez les mères de facteurs de risque materno-fœtaux comme le tabagisme et l'obésité, et une situation de plus en plus hétérogène entre métropole et DROM.
Premier constat de ce rapport : une baisse de la natalité dans toutes les régions du pays, excepté en Guyane. Ainsi, le nombre de naissances est passé de 810 000 entre 2010 et 2019, à 733 000 en 2019. Le taux de natalité qui était à 135 ‰ habitants en 2010 est passé à 125 ‰ habitants en 2019. Plusieurs explications sont avancées : la baisse de la population de femmes entre 20 et 40 ans depuis le milieu des années 1990, l'augmentation de l'âge maternel d’accouchement (29,4 ans en 2010 à 30,1 ans en 2019), et la diminution de la fécondité chez les femmes les plus jeunes.
Par ailleurs, le rapport pointe l'existence de plusieurs facteurs de risques de complications maternelles et fœtales. Le premier, le tabagisme maternel parmi les plus haut d'Europe (16,2 % des femmes fumaient au 3e trimestre de grossesse en 2016). Le second, une augmentation de l'obésité : la proportion de femmes ayant accouché avec un IMC normal avant grossesse a diminué, passant de 68 % en 2003 à 60,8 % en 2016. L'alcool a également été mis en cause.
Autre point significatif, l'augmentation de certaines pathologies maternelles, comme les troubles liés à l'hypertension (4,5 % en 2010 contre 5 % en 2019) et le diabète gestationnel (6,7 % en 2010 contre 13,6 % en 2019).
Le rapport montre que les résultats de santé dans les DROM y sont globalement plus défavorables que sur l’ensemble du territoire métropolitain : un taux de mortalité maternelle 4 fois plus élevé qu’en métropole, un taux d'enfants mort-nés 1,5 fois plus élevé et un taux de mortalité néonatale (décès entre 0 et 27 jours de vie) 2 fois plus élevé.
Avec ce rapport, Santé publique France appelle à un « renforcement de la prévention et de la promotion de la santé périnatale », un « meilleur accès aux droits et aux soins, en particulier dans certains territoires d'outre-mer », ainsi que la promotion du « zéro alcool pendant la grossesse » et « le déploiement des interventions de promotion de la santé et de l’attachement des nouveau-nés et de leurs parents ».
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