Dans un rapport mis en lumière ce matin, l’Académie nationale de médecine veut faire de l’antibiorésistance une grande cause nationale. Pour que la France améliore sa consommation d’antibiotiques, elle préconise notamment de limiter le remboursement des antibiothérapies curatives à 7 jours.
Parce que « l’immense majorité des infections vues en médecine de ville ou à l’hôpital sont guéries par 7 jours ou moins d’antibiotiques », l’Académie de médecine propose que le remboursement de l’antibiothérapie curative soit désormais « limité à 7 jours ». Une telle décision permettrait, selon l’instance, de réduire la consommation française d'antibiotique de 30 % et en particulier de revoir à la baisse les durées de prescription dans les infections respiratoires, qui dépassent les recommandations « dans 60 à 80 % des cas en France, comme dans d’autres pays ». Elle rappelle à ce propos que « prendre des antibiotiques trop longtemps est non seulement inutile mais aussi nuisible car cela favorise la résistance bactérienne et augmente le risque de toxicité et les effets indésirables des antibiotiques ».
Car à ce jour, malgré une meilleure sensibilisation du grand public et des soignants, « la consommation d'antibiotiques en France reste très élevée et dépasse de 30 % la moyenne européenne, ce qui situe la France au 4e rang derrière la Grèce, la Roumanie et l'Espagne ». C’est pourquoi l’Académie préconise également de « généraliser l’aide à la prescription des antibiotiques à l’hôpital et en ville », ce qui doit passer par un renforcement de l’enseignement sur le sujet, l’accès obligatoire à un médecin référent en antibiothérapie pour tous les établissements de santé, la création d’un « Centre régional de conseil à destination des praticiens de ville » associé à une astreinte régionale d’infectiologie pour la nuit et les week-ends. Elle recommande également d’autoriser les infirmières à réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD).
Plus largement, l’Académie de médecine souhaite que la vaccination annuelle contre la grippe saisonnière devienne une obligation pour les personnels soignants. Elle conseille l’organisation de la vaccination antigrippale et antipneumococcique des personnes âgées hébergées dans les établissements de soins et la promotion de l’hygiène à l’hôpital, dans les collectivités et dans les familles.
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