Initialement prolongée pour 2024, l’aide exceptionnelle de 6 000 euros pour l’embauche d’alternants est sur la sellette. Selon un projet de décret envoyé aux partenaires sociaux par le ministère du Travail, cette aide pourrait être supprimée à compter du 1er mai pour les employeurs de salariés en contrat de professionnalisation. Seul le recrutement d’apprentis en formation initiale donnerait encore droit à cette aide.
Pourtant récemment prolongée pour les contrats d'apprentissage et les contrats de professionnalisation conclus en 2024, l’aide de 6 000 euros à l’embauche pourrait prendre fin le 1er mai 2024, selon un projet de décret du ministère du Travail.
Mis en place en juillet 2020 durant la crise sanitaire afin de soutenir l’emploi des jeunes, ce dispositif consiste en une prime de 6 000 euros pour les embauches d’alternants de moins de 30 ans en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Mais dans un projet de décret, le gouvernement indique « supprimer, pour les contrats conclus dès le 1er mai 2024, l'aide aux employeurs de salariés en contrat de professionnalisation ». Ainsi, en cas de validation de ce texte de loi, à compter du 1er mai et jusqu'à la fin de l'année, l'aide unique de 6 000 euros sera réservée au recrutement des apprentis en formation initiale. « Au regard des prévisions de croissance et de la hausse du déficit public (5,5 % du PIB), des mesures de réduction du budget de l’État ont été décidées sur certains dispositifs relevant notamment du champ de l'emploi et de la formation professionnelle », justifie le gouvernement.
Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, s’est dit « scandalisé » par cette décision. « L’apprentissage est la meilleure chance pour former et donner leur chance aux jeunes. Ce décret touche une population qui va avoir encore plus de mal à trouver une possibilité de se réorienter. Sur les 7 000 apprentis en DEUST actuellement, 497 d’entre eux sont en contrat de professionnalisation ! », affirme-t-il au « Quotidien ».
« Cette décision ne va pas dans le bon sens, juge Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Nous avons peu de contrats professionnels, et on va devoir se priver de ces personnes qui, elles, seront privées d’une reconversion. »
Selon les dernières données de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), on comptait, fin janvier 2024, 90 700 personnes en contrat de professionnalisation.
Avec l’AFP.
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