Le Quotidien du pharmacien.- Bien avant de s’afficher sur les écrans TV, DocMorris était déjà connu des groupements français.
Laurent Filoche. - Oui tout à fait. Nous sommes d’ailleurs toujours en procès avec Doctipharma, qui a été absorbé par DocMorris. Pour rappel, nous avions attaqué Doctipharma parce que cette plateforme facturait pour son propre compte, ce qui est formellement interdit. Nous avions gagné en appel, puis en cassation. Cependant, DocMorris a saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et la décision devrait être rendue en 2022. La question de DocMorris porte sur l’interdiction des plateformes faite par l’État français.
J’ai demandé à tous les acteurs de la profession, l’Ordre, les syndicats et la Chambre syndicale des groupements, Federgy, de nous soutenir dans cette action. Il est clair que l’UDGPO, qui est le seul à porter le fer dans chaque procès, ne peut plus continuer à faire cavalier seul dans la défense de la profession. Si cette fois nous n’avons pas l’adhésion de la profession, nous ne nous battrons pas.
C’est un risque car si DocMorris n’a plus d’adversaire et vient à gagner, les conséquences seront désastreuses pour la pharmacie française. Ce sera alors Amazon Pharmacy qui déboulera sur le marché français du médicament OTC, puis du remboursable. Et c’en sera fini du monopole !
L’absence de réactivité de l’Ordre national face à l'immobilisme de l’État français a d’ailleurs beaucoup surpris les pharmaciens.
Cette attitude est préjudiciable à l’ensemble de la profession. L’Ordre se doit de défendre la profession contre ses ennemis intérieurs, mais aussi extérieurs. En étant inactif sur ce front, il se décrédibilise et perd en légitimité.
Comment l'Ordre pourra-t-il laisser faire des pharmacies étrangères et parallèlement condamner des pharmaciens français pour les mêmes actions ?
Avez-vous reçu une réponse du ministère de la Santé au courrier que l’UDGPO, Federgy et les syndicats lui ont envoyé ?
Je n'ai, à ce jour, aucune réponse officielle sur le sujet, uniquement des réponses officieuses rassurantes, mais c'est le cas depuis des mois. Nous voulons maintenant des actes !
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