Impliqué depuis juin dans la surveillance du virus via l'analyse des eaux usées, le réseau Obépine s'engage désormais à produire deux fois par semaine les courbes d'évolution des prélèvements de ses stations. Un outil de prédiction précieux dans la lutte contre l'épidémie.
Depuis juin 2020, date à laquelle le réseau Obépine a été mandaté par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation pour surveiller les eaux usées dans 150 stations d’épuration, il est possible d’évaluer la circulation du Coronavirus à partir de la concentration d’ARN viral de SARS-CoV-2 dans les excrétions humaines. Obépine publie désormais en ligne les données de 33 stations suivies depuis le début du projet. Les courbes ainsi effectuées retracent la dynamique de l’épidémie en différents points du territoire, comme ici à Lille à partir de la station Grimonpont.
Il est évident que les données subissent un traitement mathématique et sont épurées de tout biais. Les chercheurs tiennent notamment compte de certains facteurs de variation tels que les flux de populations, la dilution des eaux usées par les précipitations ou par les évolutions du réseau, les propriétés physico-chimiques des eaux usées… « L’indicateur présenté sur ce rapport est basé sur les résultats d’analyses quantitatives en RT-qPCR sur le gène E du génome du SARS-CoV-2 », expose le réseau Obépine.
Il est ainsi possible de mettre en corrélation les courbes de quantification des génomes viraux dans les eaux usées avec les autres indicateurs épidémiologiques. Les parallèles sont troublants. Les courbes de prélèvements des laboratoires du réseau Obépine permettent en effet de prédire les rebonds épidémiques trois semaines environ avant leur survenue. Elles signalent par ailleurs en temps quasi réel les effets d’un couvre-feu ou d’un confinement.
Le réseau Obépine indique que ces courbes seront désormais actualisées deux fois par semaine sur son site Internet. Les données tendancielles sont par ailleurs appelées à être enrichies grâce à la couverture progressive des 150 stations réparties sur le territoire national.
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