Pendant bien longtemps, le pharmacien s'est plus inquiété des pénuries de médicaments que celle en personnel. Cette époque est hélas révolue. Notamment depuis la très atypique période de crise du Covid. Ainsi, en 2021, les difficultés de recrutement dans le secteur de la santé étaient 1,5 fois plus importantes que dans l'ensemble des autres secteurs en France. Elles étaient 2 à 4 fois inférieures entre 2011 et 2019. Tel est l'un des enseignements de l'enquête menée par le cabinet KYU Associés et récemment présentées lors du colloque « La pharmacie de demain : une équipe, un projet », organisé par Pharma Système Qualité.
Titulaire recherche préparateur
Plus précisément, les techniciens médicaux et préparateurs sont la 3e catégorie de métiers soumise à des tensions de recrutement dans le secteur de la santé. Avec un niveau de tension près de 2 fois supérieur à la moyenne nationale, ces postes représentent aussi 45 % des offres d'emploi publiées au quatrième trimestre 2022 en pharmacie, ce qui représente une croissance du nombre d'offres brutes de +40 % par rapport à 2021. Des chiffres comparables au marché du travail des pharmaciens eux-mêmes. Quant aux vendeurs en pharmacies, magasiniers et chefs de rayon, s'ils ne représentent au total que 3 % des offres d’emploi, leur segment enregistre une forte croissance des offres (entre + 50 % et + 90 % entre 2021 et 2022).
Causes et réactions
Pour les experts du cabinet KYU Associés, les causes de ces tensions de recrutement sont multiples : intensité des embauches (turn-over), manque de main-d’œuvre disponible et inadéquation géographique entre l’offre et la demande d’emploi. Comme en réaction à cette situation de tension, on observe parmi les offres une proportion plus grande de contrats à durée indéterminée (CDI) (60 % des offres en 2019 et 74 % en 2022). Une tendance qui traduit clairement la volonté des titulaires d'attirer et de fidéliser les salariés en proposant des emplois durables.
Sur un plan géographique, le nombre d’offres d’emploi en pharmacie publiées a augmenté de 15 à 77 % en fonction des régions. Bourgogne Franche-Comté (+77 %), Bretagne (+57 %), Pays de la Loire (+50 %), et Centre Val de Loire (+49 %) ont connu les plus fortes augmentations en termes de demande. Un dynamisme qui peut aussi nuire aux régions voisines, qui voient leur personnel potentiel aller là où les offres sont plus nombreuses et donc souvent plus attractives. D'où l'importance d'une politique à l'échelle nationale pour éviter les rivalités régionales, conclue l'analyse du cabinet KYU Associés.
D'après le colloque « La pharmacie de demain : une équipe, un projet », organisé par Pharma Système Qualité.
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