En visioconférence aux Rencontres d’AVECsanté vendredi 17 mars, le ministre de la Santé a vigoureusement défendu toutes les formes d’exercice coordonné et plébiscité le travail mené par les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP).
Après l’échec des négociations pour une nouvelle convention médicale, François Braun a puisé une dose d’optimisme auprès des 1 500 congressistes réunis vendredi et samedi dernier à Saint-Malo, tous professionnels de santé en exercice coordonné. « La culture du médecin de base est profondément individualiste et ce changement de paradigme, qui le fait passer de l’homme-orchestre au chef d’orchestre, est difficile à réaliser. C’est certainement la raison pour laquelle la convention médicale a patiné », se confie François Braun. Dans l’attente du règlement arbitral, puis de la reprise des négociations, il applaudit le chemin parcouru par les MSP qui sont désormais « plus de 2000 sur le territoire ». Se disant « complètement fan de ce modèle », il souhaite aller plus loin et vise « 4 000 MSP à échéance 2026, voire plus ».
Rejoignant le diagnostic de Pascal Gendry, médecin généraliste dans une MSP de la Mayenne et président d’AVECsanté quant à un système de santé français « malade » ayant besoin d’un « électrochoc », François Braun rappelle que « demain, on n’aura pas 5 000 médecins et 15 000 infirmiers en plus, il faut qu’on travaille avec les moyens dont on dispose pour répondre aux besoins », notamment grâce au concept de « l’équipe traitante pluriprofessionelle autour du médecin ».
Interrogé sur l’accès direct en MSP à des professionnels de santé autres que le médecin, le ministre de la Santé rappelle l’importance de redonner du temps soignant, ce qui passe notamment par le fait de « repositionner chaque professionnel en fonction de la plus-value apportée au patient ». Dans cet ordre d’idées, il se félicite d’avoir rendu possible « la vaccination par les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes » et annonce qu’il ne s’arrêtera pas là ; il va s’appuyer sur les propositions du Comité de liaison des institutions ordinales (CLIO). « L’essentiel est de confier des missions aux professionnels de santé en fonction de leurs compétences, et non sous prétexte qu’on n’a plus suffisamment de médecins et qu’il faut déléguer des tâches, cela reviendrait à dénaturer l’exercice. Chaque professionnel apporte sa plus-value dans un exercice coordonné. » Également questionné sur les futurs rendez-vous prévention aux âges clés de la vie, le ministre a précisé qu’ils étaient encore en construction tout en insistant sur le choix du vocabulaire : « Rendez-vous prévention et non consultation prévention, cela ouvre la porte aux autres professionnels de santé et même au-delà. »
Enfin, il a découvert à l’occasion de ces Rencontres d’AVECsanté qu’une MSP ne pouvait pas être maître de stage en tant que structure, ce qui complexifiait les stages proposés dans ce cadre pluriprofessionnel mais nécessitant un maître de stage individuel. Ouvert à une modification, il va « faire travailler les équipes » sur le sujet, notant a priori qu’il n’y a pas de raison qu’une MSP ne puisse être maître de stage comme peuvent l’être les services hospitaliers.
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