Plus de 50 % des patients Covid en réanimation arrivent de leur domicile sans passer par l’hospitalisation conventionnelle. Et à l’entrée de l’hôpital, 15 à 20 % des patients Covid sont directement dirigés dans les services de soins critiques. Des proportions jamais vues auparavant dans d’autres infections respiratoires aiguës communautaires et qui n’ont pas évolué depuis le début de l’épidémie.
En cause ? Le fait que le Covid-19 induit souvent une hypoxémie silencieuse, c’est-à-dire une dégradation respiratoire non ressentie par le patient, aboutissant à une prise de conscience tardive et brutale lors de la décompensation, le menant directement de chez lui aux services de réanimation. S’y ajoute une tendance à la démédicalisation du diagnostic de Covid-19, avec une proportion de patients testés positifs qui ne consultent pas de médecin. De plus, le variant anglais, largement majoritaire sur le territoire, touche davantage de personnes jeunes qui n’ont pas conscience que leur état peut s’aggraver.
Dans ce cadre, la Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé d’inciter tout patient Covid positif à consulter un médecin et de le sensibiliser à la possibilité d’une aggravation de son état dans les deux semaines. Elle préconise également la prescription d’un saturomètre en présence de symptômes respiratoires, ne serait-ce qu’une simple toux qui signe une atteinte pulmonaire, ainsi qu’aux patients à risques de Covid grave, dont les 65 ans et plus. Le but est de permettre une autosurveillance active de la saturation en oxygène et une prise en charge rapide dès les premiers signes d’une hypoxémie silencieuse. Le patient concerné pourra alors bénéficier d’une hospitalisation conventionnelle avec l’administration d’anticoagulants, de corticoïdes et d’une oxygénothérapie.
Remboursement à la location
Un arrêté du 23 avril et un message « DGS-Urgent » diffusé aux professionnels de santé entérinent ces recommandations. Les pharmaciens sont concernés au premier chef en tant que fournisseurs principaux des saturomètres sur prescription médicale pour une location d’une semaine renouvelable une fois. « Le choix de la location plutôt que l’achat permet de ne pas essorer les stocks disponibles », indique le ministère de la Santé. Un stock qui s’élève à 110 000 saturomètres (ayant le marquage CE et la norme ISO 80601-2-62) dans les officines et chez les distributeurs de matériel médical et les prestataires de services, et qu’il est possible de doubler en 15 jours en cas de forte demande.
Deux forfaits sont prévus par l’assurance-maladie, l’un pour la mise à disposition de l’appareil de 5 euros TTC, et l’autre pour la location hebdomadaire de 3,30 euros TTC. « Des patients s’équipaient déjà d’eux-mêmes en saturomètres, parfois sur la recommandation de leur médecin, précise le ministère. Ce qui change c’est que la recommandation d’un saturomètre devient officielle et surtout, il est désormais pris en charge à 100 % par l’assurance-maladie. » Une évaluation doit mesurer les effets de ces nouvelles recommandations. Objectif : une baisse d’au moins 30 % des admissions directes en réanimation.
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