Dans un communiqué publié ce 17 octobre, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) alerte sur le manque de fiabilité de plusieurs tests combinés grippe/Covid actuellement commercialisés en France. Le syndicat a saisi l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur cette question et appelle les officinaux qui délivrent ces produits à se montrer vigilants pour ne pas risquer de poursuites.
Les autotests combinés grippe/Covid, qui ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale, sont-ils tous suffisamment performants ? Pour l’USPO, la réponse est non et il faut que les officinaux en soient informés. « Après analyse par nos experts des études des autotests distribués par certains laboratoires, les autotests ne semblent pas répondre aux critères fixés par la Haute Autorité de santé (HAS) », affirme le syndicat dans un communiqué. « Ces critères sont impératifs pour s’assurer que les performances revendiquées dans les fiches techniques ne soient pas artificiellement améliorées », est-il précisé. Suite à cette découverte, l’USPO a saisi l’ANSM il y a déjà une dizaine de jours pour qu’elle remette de l’ordre sur ce sujet. « Il devient urgent de clarifier cette problématique vis-à-vis de la profession. Notre exigence de qualité est une protection du monopole pharmaceutique, au bénéfice de la sécurité des patients, elle est également une condition à l’élargissement futur du dépistage en officine », insiste l’USPO.
Selon le président de l’USPO, Pierre-Olivier Variot, les quelques autotests combinés grippe/Covid commercialisés présenteraient des niveaux de performances insuffisants au regard des critères de la HAS. Les autotests combinés grippe/Covid ont en fait été validés dans un premier temps selon une réglementation qui a évolué en juin 2023. Certains laboratoires s’y sont conformés et ont adapté leurs tests, d’autres en revanche n’ont procédé à aucun changement, profitant d’une tolérance encore de vigueur aujourd’hui. Ce sont ces derniers qui posent problème, selon l’USPO.
Si leur vente en pharmacie n’est pas interdite, leur supposé manque de fiabilité pourrait tout de même porter préjudice à l’officinal. « Contrairement aux médicaments, en cas de défaut, notamment de qualité, sur des dispositifs médicaux ou encore sur des compléments alimentaires, c’est le pharmacien qui sera tenu pour responsable », avertit Pierre-Olivier Variot. En attendant des informations plus précises de l’ANSM, le président de l’USPO adresse le message suivant à ses confrères et consœurs : « Si vous avez des autotests combinés grippe/Covid, contactez votre fournisseur et demandez-lui si le produit satisfait bien aux critères de la Haute Autorité de santé », conseille-t-il.
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