Les médias annoncent que quatre candidats se sont positionnés pour racheter le français Biogaran, filiale du groupe Servier. État des lieux.
« On est amoureux de la France et on s’engage dans la souveraineté sanitaire de notre pays : 51 % de nos produits finis fabriqués en France, plus de 8 600 emplois directs et indirects soutenus en France, 40 sites de production partenaires, meilleur taux de disponibilité produits 94,6 % », détaille encore Biogaran sur son site internet le 18 avril. Mais Biogaran, qui compte 1 000 références de médicaments, serait à vendre. Sa maison mère, Servier, accessoirement plombée par l’affaire Médiator, souhaite investir dans l’oncologie et les thérapeutiques innovantes. Et Biogaran subit, comme les autres génériqueurs, les baisses de prix de ses médicaments matures et une clause de sauvegarde qui pèse sur la rentabilité. Son chiffre d’affaires est aujourd’hui de 150 millions d’euros, selon un porte-parole du Groupe Servier.
Quatre candidats se seraient portés acquéreurs. « Vous avez deux profils de candidats : deux laboratoires indiens et des profils financiers, des fonds d'investissement », expose Frédéric Bizard, économiste de la santé, sur « France Info » le 18 avril. Ce qui ne constituerait pas le meilleur scénario pour la France, qui rêve de la souveraineté sanitaire et veut faire des économies. En effet, Biogaran, « c’est le leader dans un secteur absolument stratégique pour les pouvoirs publics pour maîtriser la dépense publique des médicaments : les génériques », résume Frédéric Bizard. Par ailleurs, Biogaran emploie aujourd’hui 240 salariés et travaille surtout avec des sous-traitants en France et en Europe. Rien n’indique que les éventuels repreneurs indiens (« Les Échos » citent les noms de Torrent Pharmaceuticals et d’Aurobindo Pharma), continuent à travailler sur le sol français ou européen. « Et que vont faire les fonds d'investissement, même s'ils paraissent plus protecteurs ? Ils vont essayer d'optimiser leurs investissements pour re-céder l'entreprise après. Et si vous voulez optimiser les profits sur Biogaran, il faut aller produire ailleurs », explique Frédéric Bizard. « Les Échos » avancent les noms de BC Partners et « un fonds en tandem avec un industriel français », ainsi que des offres de rachats « modestes : elles tourneraient autour de 700 millions d'euros seulement ».
Du côté de Biogaran, rien à signaler. « Depuis quelques années, Servier a opéré un virage majeur dans les traitements innovants, notamment en oncologie. Comme pour toute entreprise, les revues stratégiques sont régulières pour maximiser le potentiel de toutes nos activités. Concernant Biogaran, aucune décision n’est prise », déclare un porte-parole du Groupe Servier.
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