Les syndicats tirent la sonnette d'alarme. « Je suis très inquiet par les mesures d'économies prévues dans le PLFSS, on n’identifie pas quelle ressource dans ce texte va permettre de financer les négociations conventionnelles qui vont s'ouvrir et ça, c'est assez grave. » C'est ce constat fait par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui a notamment justifié l'idée d'inciter la profession à se mobiliser dans les semaines et mois à venir.
Des négociations qui s'annoncent compliquées et qui seront pourtant décisives pour l'avenir de l'officine, déjà confrontée à de nombreuses difficultés. « On ne doit pas laisser penser que la pharmacie ne doit pas être revalorisée. C'est le moment de se faire entendre », estime Philippe Besset. Le président de la FSPF a déjà commencé à solliciter les présidents départementaux de son syndicat. Président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), Pierre-Olivier Variot en a fait de même. Si rien n'est fait un risque se profile : « la destruction progressive du maillage officinal », alerte l'USPO. Il faut dire que les motifs d'inquiétude sont nombreux. « Le manque de personnel, 1 400 étudiants manquant en deuxième année de pharmacie sur les deux dernières années, la réforme du 3e cycle qui n'avance pas, une augmentation des charges sans précédent, une baisse de l’EBE de 10 % par rapport à l’année précédente, la trésorerie qui se dégrade (pour 78 % des pharmaciens), le temps et l'argent perdus à gérer les ruptures… », liste Pierre-Olivier Variot.
Des grèves entre décembre et janvier ?
Des problèmes qui pourraient être aggravés par les dernières mesures prévues dans le PLFSS pour 2024. Pour Pierre-Olivier Variot, le constat est simple : « Le gouvernement et l’assurance-maladie ne semblent pas entendre nos difficultés (...) À force d’utiliser la pharmacie d’officine comme une variable d’ajustement des comptes publics, les fermetures risquent de s’accélérer, notamment en milieu rural », prévient-il.
Pour faire bouger les lignes, des actions graduées devraient être mises en place entre octobre et janvier. Selon l'avancée des négociations à venir avec la CNAM, le mouvement pourrait ensuite se durcir. Grève des gardes, voire fermetures complètes des officines ne sont pas exclues entre décembre et janvier. « Si l'on ne prend pas en compte l'état des pharmacies, nos trésoreries vont continuer à chuter, des officines devront licencier, certaines vont fermer, l'accès aux soins sera dégradé », alerte Pierre-Olivier Variot, qui appelle la profession à faire preuve d'unité pour mener à bien ce combat.
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