Pilier de l'économie officinale, contribuant pour 80 % à la croissance du chiffre d'affaires global pour cette année, les ventes de médicaments remboursables montrent des signes de fragilisation, selon les données GERS Data.
Sur un chiffre d'affaires global en hausse de 5 points à 43,6 milliards d'euros* à fin septembre, le médicament remboursable est un moteur significatif de la dynamique économique du réseau officinal. Les données communiquées aujourd'hui par GERS Data sont a priori encourageantes. Dopées par une hausse de 6 % des délivrances sur prescriptions, les ventes de médicaments remboursables font état de fortes évolutions mois par mois, pour une hausse globale de 7,9 % sur l'année. Ainsi, le panier moyen de prescription croît de 6,4 % en septembre pour atteindre un montant de 58 euros avec un prix moyen du produit de 14,44 euros (+7 %).
Mais ces performances ne cachent pas l'émergence de certains signaux au cours des derniers mois. Ainsi, la croissance du chiffre d'affaires sur le médicament remboursable ralentit au troisième trimestre pour n'atteindre que 7,5 % en cumul mobile. En septembre, les volumes délivrés sont inférieurs d'un point à ceux de septembre 2022, tandis que le chiffre d'affaires de ce secteur ne croît plus que de 4,6 %. Plus inquiétant encore, la croissance semble marquer le pas comparé à 2022. « Nous avions à l'époque une croissance de 9,7 % », relève Patrick Oscar, directeur général GERS Data, pour lequel plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement. Le volume des sorties de la réserve hospitalière est divisé par deux et ne représente plus que 119 millions d'euros. Parallèlement, le nombre de nouvelles molécules génériquées en 2023 recule de 28 %. S'y ajoutent un ralentissement de la croissance de certaines classes de médicaments et de nouvelles baisses de prix. « Celles-ci ont un impact important », insiste Patrick Oscar, pointant 343 millions d'euros (PFHT) d'économies déjà exécutées en ville sur un objectif de 530 millions d'euros (PFHT) pour l'année. 70 % de cet impact sont supportés par les médicaments chers qui ont subi en moyenne une baisse de prix de 11 %.
Cette nouvelle radioscopie de l'économie officinale est inquiétante, alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 poursuit son parcours parlementaire. Et les baisses des prix et des volumes sur le médicament remboursable sont loin d'être finies. Comme le rappelle Patrick Oscar, sur le nouvel effort d'économies prévues de 3,5 milliards d'euros, 1,3 milliard d'euros portera sur les produits de santé. Soit 850 millions d'euros de baisse de prix sur le médicament, 150 millions d'euros de baisse de prix sur les dispositifs médicaux et 300 millions de maîtrise sur le volume des médicaments prescrits.
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