Le Quotidien du pharmacien.- Pourquoi faire de la recherche en officine ?
Felicia Ferrera Bibas.- Si on veut valoriser tout ce qu’on fait en officine, il faut publier, avec méthode. L’intérêt est aussi venu de la nécessité de s’adapter aux besoins des patients face aux évolutions médicales, sociales, sociétales. Le besoin de prise en charge et de suivi thérapeutique est croissant. La recherche permet d’avancer. Il n’y a pas que de la recherche clinique, il y a aussi de la recherche d’innovations organisationnelles. Mais la révolution, c’est dans le pharmacien correspondant car on change d’identité. Par le terme de « pharmacien correspondant », le pharmacien d’officine prend d’emblée la place qui lui revient dans le parcours de soins du patient. Avec Pharm’HTA, nous nous appuyons sur cette « identité » qui est inscrite dans la loi HPST.
En quoi consiste le projet Pharm’HTA ?
À structurer et valoriser ce qui est souvent fait à l’officine : identifier les problèmes éventuels rencontrés par les patients lors de la prise des traitements (adhésion, tolérance, surveillance…), ici pour l’hypertension artérielle. L’objectif est d’écrire ce que l’on fait, d’être rémunéré pour ce que l’on fait et grâce à la structuration de ce que l’on fait, d’entamer des coopérations avec les médecins qui pourraient nous confirmer dans ce rôle de pharmacien correspondant. L’objectif est de donner du corps à ce pharmacien correspondant qui existe depuis la loi HPST de 2009. Concrètement, ce projet mené avec l’URPS pharmaciens PACA commence par expérimenter le dépistage d’éventuels problèmes liés à la thérapeutique. Sont éligibles les patients recevant au moins une bithérapie et présentant au moins 2 autres facteurs de risques cardiovasculaires en plus de l’HTA. Selon l’action menée, le pharmacien est rémunéré entre 10 et 25 euros, et 5 euros pour l’enregistrement dans le DMP. Le deuxième temps sera une modélisation de ces actions d’accompagnement et de suivi pour aller jusqu’à la structuration du rôle du pharmacien correspondant. La troisième étape sera une expérimentation au sein d’exercices coordonnés.
Pour un pharmacien qui souhaite se lancer dans la recherche en pharmacie clinique, par où commencer ?
Il se rapproche du groupe de travail « Officine » de la SFPC. Comme la recherche officinale n’est pas encore déployée au sein de toutes les facultés de pharmacie, ce groupe de travail est le lieu où universitaires et officinaux partagent les retours d’expérience, les données issues de revues de la littérature, des conclusions des expérimentations « article 51 ».
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