Depuis aujourd'hui, tous les enfants âgés de 6 ans et plus sont obligés de porter un masque à l'école. Annoncée par le Premier ministre le 29 octobre, la mesure a quelque peu pris de court les pharmaciens qui ont eu bien du mal à répondre à la demande.
Entre l'officialisation du reconfinement et la rentrée scolaire, les parents d'enfants âgés de 6 à 11 ans auront eu moins de trois jours pour se procurer des masques chirurgicaux adaptés. C'est naturellement dans les officines que nombre d'entre eux se sont rendus pour s'équiper, réduisant à néant des stocks déjà peu conséquents. « Avant que Jean Castex ne dise que les masques seraient obligatoires dès l'âge de 6 ans, les masques pour enfants ne représentaient que 5 % du marché, précise Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO). Depuis jeudi, leur part est montée à 30 %. » Plus que confidentiel jusqu'au milieu de la semaine dernière, le marché des masques pour enfants a donc explosé dans un délai très court. « C'est la folie », résume Laurent Filoche. Conséquence, outre les ruptures que subissent les pharmaciens sur ce produit, « les fournisseurs en ont profité pour faire monter les prix. Aujourd'hui, un masque pour enfant est environ deux fois plus cher qu'un masque adulte », précise le président de l'UDGPO qui juge sévèrement cette attitude mercantile et « incohérente ».
Laurent Filoche appelle pour le moment les pharmaciens à ne pas surstocker car si la demande est actuellement forte, elle risque bien de baisser très fortement dans les jours à venir. « On risque de revivre la même situation que lors du premier confinement avec les masques adultes, des pharmaciens vont surstocker des masques achetés trop cher. Pour les masques enfants, on assiste là aussi à une tension ponctuelle et les prix vont redescendre », veut-il souligner. En attendant que le marché soit stabilisé, de nombreux pharmaciens sont déjà en rupture et auront bien du mal à commander des modèles pour enfants dans les semaines à venir. Une situation que regrette Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine (USPO), qui estime que les officinaux auraient dû « être prévenus plus tôt » du changement de doctrine au sujet des enfants afin de pouvoir mieux anticiper la demande.
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