À l’occasion du congrès de la Fondation ReSVINET, dédiée au VRS, à Lisbonne fin février, le Laboratoire Moderna a présenté en détail les résultats de l'étude de phase 2/3 sur son vaccin ARNm-1345 chez les séniors. « Notre vaccin est composé d’un brin d’ARNm qui va coder une protéine de fusion, la glycoprotéine F. Il utilise les mêmes nanoparticules lipidiques que celles de nos vaccins contre le SARS-CoV-2 », souligne le directeur médical de Moderna France, Arnaud Chéret.
L’essai randomisé en double aveugle, toujours en cours dans 22 pays, inclut 37 000 sujets de 60 ans et plus, dont un tiers présente une ou des comorbidités et dont le suivi doit durer 24 mois. Un an après le début de l’étude, Moderna fait état d’une efficacité à prévenir les infections des voies respiratoires inférieures par le VRS de 83,7 %. « En d’autres termes, le candidat vaccin prévient plus de 8 infections sur 10. Et cette efficacité est conservée en cas de comorbidités et dans toutes les tranches d’âge », se réjouit Arnaud Chéret, qui confirme la soumission prochaine d’une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) à l’Agence européenne du médicament (EMA).
À terme, Moderna espère pouvoir proposer des vaccins combinés, autant pour les vaccinateurs, « notamment les pharmaciens », que pour la population cible. « Cela veut dire un seul rendez-vous, une seule injection, pour protéger contre plusieurs pathogènes. » Différentes versions à deux ou trois valences sont en cours d’évaluation, dont un vaccin combiné contre la grippe, le VRS et le Covid.
Développement clinique
« Moderna s’intéresse à toutes les populations susceptibles de contracter le VRS et de développer une infection sévère ou grave, ce qui inclut non seulement les sujets âgés mais aussi les femmes en âge de procréer, les adultes plus jeunes présentant des comorbidités et les enfants », ajoute le directeur médical. C’est pourquoi ce même vaccin ARNm-1345 fait l’objet d’une étude de phase 1 chez l’enfant à partir de 12 mois. Un âge qui pourrait être revu à la baisse à l’issue des résultats obtenus dans une première cohorte.
D’après le panorama de la recherche sur le VRS publié par « The Lancet » l’an dernier, 33 candidats sont en cours de développement clinique, dont différents types de vaccins. Le premier à décrocher une AMM n’est cependant pas un vaccin mais le traitement par immuno-prophylaxie développé par AstraZeneca et Sanofi, Beyfortus (nirsevimab), indiqué chez les nouveaux-nés. Par ailleurs, Pfizer a annoncé en fin d’année dernière des résultats positifs de phase 3 pour son vaccin contre le VRS destiné à l’immunisation maternelle. Un foisonnement « pour répondre au fardeau du VRS avec différentes technologies » salué par Moderna.
D'après une conférence de presse de Moderna.
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