Très attendu dans le traitement de l’obésité, Mounjaro (tirzépatide) est disponible en pharmacie depuis quelques jours aux dosages 2,5 mg et 5 mg. Il est également indiqué dans le diabète de type 2. Ses conditions de prescription sont drastiques et il n’est pas encore remboursé.
Après Wegovy (sémaglutide) il y a quelques semaines, c’est au tour d’un autre agoniste du GLP-1 (glucagon like peptide 1) d’arriver en grande pompe en pharmacie : Mounjaro (tirzépatide), solution injectable en stylo prérempli. Mounjaro est indiqué dans le traitement de l’obésité, ainsi que du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Il est placé sur liste I. La spécialité « est disponible en officine depuis le 12 novembre aux dosages 2,5 mg et 5 mg. Les autres dosages seront mis à disposition de façon progressive à partir du début d’année 2025 », indique le Laboratoire Lilly, qui précise que « cette mise à disposition séquencée n’a pas d’impact pour les patients compte tenu des modalités posologiques précisées sur le RCP ».
« Quelle que soit l’indication, ce médicament est soumis aux mêmes conditions de prescription et de délivrance que les aGLP-1 indiqués dans le traitement de l’obésité », indique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) le 13 novembre. À savoir :
- La prescription initiale doit être réalisée par un médecin spécialiste en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou compétent en nutrition (titulaire d’un DESC, d’une FST ou d’une VAE de nutrition) ;
- Les renouvellements peuvent être réalisés par tout médecin.
Dans l’obésité, ces médicaments doivent être utilisés uniquement en deuxième intention, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique, précise encore l’ANSM.
« Afin que les patients puissent en bénéficier rapidement », explique Lilly, Mounjaro est mis à disposition sans remboursement. Son prix ? « Autour de 275 euros pour un mois de traitement pour les dosages de 2,5 mg et 5 mg », précise le laboratoire, qui vise une prise en charge par l’assurance-maladie.
Mounjaro est à la fois agoniste des récepteurs du GLP-1 (Glucagon like peptide-1) et du GIP (Glucose-dependent insulinotropic polypeptide). « Le GLP-1 améliore la sécrétion d’insuline, ralentit la vidange gastrique et augmente la sensation de satiété (…). Le récepteur du GIP est présent également au niveau des adipocytes où il peut réguler le métabolisme des lipides et la captation du glucose, ce que ne fait pas le GLP-1. Cette synergie d’action améliore significativement le contrôle glycémique en augmentant à la fois la sécrétion et la sensibilité à l’insuline, en favorisant la perte de poids grâce à une régulation de l’appétit et de la prise alimentaire mais aussi en optimisant l’utilisation des graisses au niveau du tissu adipeux, permettant ainsi une perte de poids plus importante », explique Lilly. Dans son avis du 17 juillet, la HAS ne pouvait hiérarchiser Mounjaro et les autres analogues GLP-1 indiqués dans l’obésité (sémaglutide et liraglutide), faute de données comparatives robustes. Mounjaro semble avoir un profil de tolérance favorable « avec le recul limité des essais cliniques, caractérisé par des événements gastro-intestinaux, comme les analogues du GLP-1 », avait alors conclu la HAS, qui énumérait des incertitudes sur la tolérance à long terme, en lien notamment avec sa composante agoniste des récepteurs GIP (surveillance de la survenue de cancers médullaires ou pancréatiques, de complications de la rétinopathie diabétique).
Dans l’obésité ou le diabète, la dose initiale est de 2,5 mg une fois par semaine. Après 4 semaines, la dose doit être augmentée à 5 mg une fois par semaine. Si nécessaire, des augmentations de dose peuvent être effectuées par paliers de 2,5 mg après un minimum de 4 semaines à la dose en cours. Les doses d’entretien recommandées sont de 5 mg, 10 mg et 15 mg (dose maximale).
Les pharmaciens peuvent commander Mounjaro solution injectable en stylo prérempli auprès de leur grossiste. « La majorité des grossistes répartiteurs en métropole ont été approvisionnés. Cependant, en cas d'indisponibilité du produit auprès de ceux-ci en métropole, les pharmacies peuvent faire appel à notre service de dépannage », précise Lilly. Le laboratoire se dit « pleinement mobilisé » pour prévenir le risque de rupture de stock. Mounjaro est notamment produit en Alsace, sur le site de Fegersheim.
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires
Auvergne-Rhône-Alpes
Expérimentation sur les entretiens vaccination
Excédés par les vols et la fraude à l’ordonnance
Des pharmaciens marseillais créent un groupe d’entraide sur WhatsApp