Au point mort depuis lundi 16 septembre en raison de profonds désaccords entre les syndicats des salariés et les deux syndicats représentatifs des titulaires d’officine sur le niveau de hausse à appliquer au point officinal, les négociations sur les salaires devraient reprendre le 18 octobre. Mais l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) avancera déjà, dimanche 22 septembre, une nouvelle proposition.
Lundi 16 septembre, la commission paritaire permanente de négociation et d'interprétation (CPPNI) s’est achevée sans qu’un accord salarial puisse être conclu entre la chambre patronale et les syndicats de salariés. Au grand dam des syndicats de salariés qui revendiquaient une hausse significative de la valeur du point, notamment de 6 % du côté de Force Ouvrière. Soit bien plus que l’annonce faite par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui proposait une augmentation de 2 % pour les salariés non-cadres et de 1 % pour les salariés cadres, pour finalement revenir à 1,2 % pour tous les salariés. L’écart était encore plus important avec le mandat de négociation que détenait l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), relevé de 0,5 % à 0,8 %.
Mais l’USPO ne semble pas camper sur ses positions et serait même prête à revoir sa copie. Pierre-Olivier Variot, son président, a en effet annoncé qu’une nouvelle proposition serait faite à l’issue d’un conseil d’administration extraordinaire du syndicat qui se tiendra dimanche 22 septembre. « Les revendications des salariés sont légitimes et entendables. Cependant, nous ne pouvons acter des hausses de salaires qui se feraient au détriment de l’embauche en pharmacie », a-t-il déclaré, rappelant que la situation économique des officines continue à se dégrader. Il appuie ces déclarations sur les résultats du premier semestre communiqués – en exclusivité, hier - par les trois principaux cabinets comptables, à l’occasion de la Journée de l’économie de l’officine organisée par « Le Quotidien du pharmacien ». Notamment, un effondrement de la marge brute globale qui s’écroule à 28,51 % du chiffre d’affaires, contre 29,32 % un an auparavant. Un taux jamais vu depuis une dizaine d’années et qui signale une érosion continue de la rentabilité officinale. Ce décrochage s’explique en partie par une hausse des charges et plus particulièrement des charges de personnel. Selon les chiffres diffusés par les experts-comptables du réseau CGP, les coûts salariaux augmentent de 5,34 % au premier semestre 2024 pour atteindre 10,95 % du chiffre d’affaires. Les charges de personnel relevées par Fiducial au sein des 95 officines de la région Centre confirment cette tendance avec une évolution globale de +6 % sur les six premiers mois de l’année par rapport au premier semestre 2023.
D’après les estimations des experts-comptables, les charges de personnel devraient représenter 29 % de la marge brute globale en fin d’année. Ou encore, près de 11 % du chiffre d’affaires. Un chiffre d’affaires dont la hausse de 6,11 % résulte avant tout du poids croissant des médicaments chers dans les ventes de médicaments remboursables. Mais aussi du report global sur l’activité du réseau de la fermeture d’officines. « Je refuse une croissance qui repose non pas sur le travail mais sur la disparition de certains de nos confrères », a déclaré Pierre-Olivier Variot.
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