À la question « Avez-vous déjà mené un bilan de médication ? », 81 % des pharmaciens ayant participé à notre enquête en ligne* répondent « non ». Certes, c’était à la mi-septembre, avant l’appel lancé par l’ensemble de la profession. Mais rien n'indique aujourd'hui que la situation a changé. Les raisons de leur réticence ? « Au-delà du tarif horaire quasiment insultant, il y a le problème de recrutement des patients, qui ne sont pas demandeurs, s'en fichent ou sont rebutés par l'idée que ça va durer une heure », explique Laurianne, qui ne croit donc pas au chiffre de 180 patients par officine et par an potentiellement concernés. « Il y aura toujours des personnes contre. Mais même la moitié, je suis preneur », lui répond Xavier, tout en rappelant que 180 bilans réalisés représentent tout de même plus de 10 000 euros. Pas de quoi convaincre Lionel qui estime qu’il serait peut-être plus démocratique de demander leur avis aux vrais acteurs, à savoir les pharmaciens d'officine de terrain, par exemple par un vote organisé par le conseil de l'Ordre. « Là, vous vous rendriez compte que PDA, entretiens, bilans, PAS, sérialisation, etc. ne seraient pas acceptés par plus de la moitié, avance-t-il. Quand on veut détruire une profession, on lui impose des normes. » Avis partagé par Pascal, pour qui, outre le temps, il faut aussi le personnel et les locaux adaptés. Autrement dit, il considère que ces mesures intéressent « les grosses structures et/ou les discounteurs ». « Quand penserez-vous aux petites officines ? » lance de son côté Philippe, qui explique être avant tout au comptoir de sa pharmacie.
*Sondage mis en ligne le 20 août sur lequotidiendupharmacien.fr.
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