Les autotests supervisés, mis en place le 9 août et qui donnent accès au passe sanitaire en cas de résultat négatif, n'auront jamais véritablement su s'imposer. Ils ne devraient pas survivre à l'échéance du 15 octobre qui marquera la fin du remboursement systématique des tests Covid.
Dans l'ombre des tests antigéniques, largement privilégiés par les patients qui souhaitent être testés pour obtenir le passe sanitaire, les autotests supervisés vivent sans doute leurs derniers jours. Selon le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), ils ne devraient plus être remboursés à partir du 15 octobre. « À compter de cette date, ils n'existeront plus dans le cadre du passe sanitaire, affirme Pierre-Olivier Variot. Aujourd'hui, on estime que 12 000 à 13 000 autotests supervisés sont réalisés par jour en officine, ça n'a jamais décollé », reconnaît le président de l'USPO, qui se demande encore aujourd'hui quelles sont les pharmacies qui ont eu recours à ce dispositif. « Est-ce uniquement des officines qui ne faisaient pas de tests antigéniques ? On n'en sait rien. »
Pour Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, si rien « n'est définitivement arbitré » au sujet des autotests supervisés, il ne voit pas non plus comment ces derniers pourraient perdurer au-delà du 15 octobre. « Les autotests ne donnent pas de bons résultats avec les personnes vaccinées. Les patients qui ne le sont pas, eux, auront besoin d'une prescription médicale pour faire un test remboursé. Je ne vois donc pas comment on pourrait continuer à faire des autotests supervisés », analyse-t-il.
De son côté, Pierre-Olivier Variot a réaffirmé son intention de discuter avec les autorités sanitaires dans les prochains jours sur la question plus globale de la fin du remboursement des tests antigéniques (sauf pour les vaccinés, les mineurs, les personnes pour qui la vaccination est contre-indiquée et les majeurs non vaccinés ayant une prescription médicale). Il faut impérativement avancer avant la prochaine réunion de la task force tests prévue mardi. « On a déjà fait remonter un certain nombre de problèmes qui risquent de se poser. Si le médecin n'est pas disponible pour faire une prescription, comment fait-on ? Comment devra-t-on procéder pour transmettre à l'assurance-maladie une preuve de vaccination ? ». Deux questions parmi beaucoup d'autres qu'il s'agira de trancher avant la date fatidique du 15 octobre. Alors que ce changement de doctrine pourrait faire râler certaines personnes, Pierre-Olivier Variot prévient : « Nous ne voulons pas avoir à gérer l'agressivité des patients au comptoir. »
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