Selon les chiffres communiqués par la CNAM, moins de la moitié des bilans partagés de médication a donné lieu à une rémunération du pharmacien. L’USPO et la FSPF s’accordent pour réclamer leur paiement sans délai.
Lors d’une réunion avec les syndicats le 22 mai, la CNAM a reconnu que 42 % des bilans partagés de médication (BPM), seulement, avaient été rémunérés aux pharmaciens. Ce taux est même plus bas, comme le souligne la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), pour les autres entretiens : 20 % pour les entretiens AVK, 24,05 % pour les entretiens AOD et 19,6 % pour l’asthme.
La CNAM fournit une explication à ces taux faibles : le nombre d’étapes réalisées dans le cadre des accompagnements est insuffisant, des difficultés dans l’identification du patient apparaissent, le numéro d'inscription au répertoire (NIR) est invalide par exemple, ou les critères d’éligibilité liés à l’âge du patient ne sont pas respectés. Ou encore, comme le précise l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), les pharmaciens sont confrontés à des difficultés de saisie des données sur AmeliPro.
Dans le but de ne pas freiner l’élan des pharmaciens, la CNAM s’est engagée auprès des syndicats à régulariser un tiers des dossiers rejetés au cours de l’été. Quant à la MSA, Gilles Bonnefond, président de l’USPO, ajoute « qu'elle a déclaré que les pharmacies seraient payées à la fin du mois de juin pour les entretiens pharmaceutiques et, à la mi-juillet, pour les BPM, en raison de difficultés informatiques. »
L’USPO et la FSPF demandent à la CNAM que la totalité des BPM et des entretiens pharmaceutiques soit payée. Les deux syndicats s’accordent également pour réclamer un paiement après la finalisation de chaque étape du BPM ou entretien. La FSPF plaide « pour la sortie de ces accompagnements pharmaceutiques du dispositif de rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) en faveur d’un paiement à l’acte. » L’USPO de son côté propose une simplification de la procédure, la suppression du critère d’âge ou sa fixation à 65 ans, ainsi que l’inclusion de tous les patients polymédiqués dans le BPM, s’ils le souhaitent.
Par ailleurs, l’USPO estime que la saisie des données ne doit plus être effectuée sur la plateforme AmeliPro. Afin d’échapper à cette tache chronophage, le pharmacien pourra valider l’intégralité des étapes réalisées sur simple facturation, envoyée ensuite à l’assurance-maladie depuis le poste de travail et payée dans le flux des FSE. À noter que le paiement immédiat présenterait l’avantage, comme le note l’USPO, de pouvoir identifier les dossiers payés ou objets d’incident.
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques
Logigramme, formation…
Le dépistage de la cystite en pratique