Prévue pour commencer au plus tard le 31 mars 2021, l’expérimentation du cannabis médical sera dans les temps. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) compte déjà une centaine de professionnels de santé inscrits à sa formation obligatoire en e-learning.
À l'aube du lancement de l’expérimentation du cannabis médical qui durera 24 mois après l’inclusion du premier patient, l’ANSM fait le point sur les modalités de sa mise en œuvre. L’inclusion du patient se fera dans l’un des 200 établissements de santé référents. Le patient pourra ensuite choisir d’être suivi soit dans cette structure, soit de désigner un médecin et/ou un pharmacien (qui sera rémunéré pour cette mission) de ville pour la suite de son parcours. L’ANSM compte sur l’implication des professionnels de santé libéraux qui permettra un suivi de proximité de tous les patients, étant donné que les 200 structures de référence couvrent de manière inégale l’ensemble du territoire. De plus, dans l’hypothèse d’une généralisation du cannabis médical après cette expérimentation, l’agence a besoin de données précises sur la faisabilité d’une prescription et d’une dispensation en ville.
Avec 3 000 patients inclus dans l’étude, l’ANSM précise qu’il pourra y avoir jusqu’à 3 000 pharmaciens d’officine y participant, dès lors qu’ils sont désignés par un patient lui-même inclus dans l’étude, qu’ils sont volontaires et suivent la formation obligatoire. La formation, gratuite et d’une durée totale de 2 h 30, se termine par une validation des acquis et la délivrance d’une attestation personnelle permettant aux médecins et aux pharmaciens de s’inscrire dans le registre national électronique validé par la CNIL le mois dernier. « Dans chaque PUI et chaque officine, il faudra plusieurs pharmaciens formés pour assurer la continuité de la délivrance du traitement », précise Nathalie Richard, qui dirige le projet à l’ANSM.
Le cannabis médical étant un produit stupéfiant, il sera prescrit sur ordonnance sécurisée et délivré pour 28 jours maximum. Par ailleurs, l’expérimentation ne prévoit pas de critère d’âge à l’inclusion des patients, ce qui signifie que les enfants peuvent y participer dès lors que leur pathologie correspond à l’une des cinq indications retenues* pour l’expérimentation. À noter également : les patients inclus dans cette étude et consommant donc du cannabis médical, que ce soit sous forme d’huile, de fleurs séchées ou de comprimés, et quel que soit le ratio THC/CBD, « ne seront pas autorisés à conduire un véhicule ». En revanche, ils auront, en plus de l’ordonnance sécurisée, une attestation personnelle leur permettant de se procurer, de détenir et de transporter des médicaments à base de cannabis.
* Douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapeutiques accessibles, certaines formes d'épilepsie sévère et pharmacorésistante, certains symptômes rebelles en oncologie, situations palliatives, spasticité douloureuse.
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