Ce mardi après-midi, le ministre de la Santé Olivier Véran s’est rendu dans une pharmacie du 13e arrondissement de Paris pour assister à la réalisation d’un test antigénique en conditions réelles. Après avoir croisé les doigts 15 minutes pour ne pas être désigné cas contact, il a renouvelé sa reconnaissance au réseau officinal pour son investissement total depuis la première vague de Covid-19.
Alors qu’il félicite les pharmaciens pour leur engagement dans la réalisation et la distribution des tests antigéniques, le ministre de la Santé Olivier Véran s’interrompt et se tourne vers la titulaire de la Pharmacie du Parc, Christine Bihr : « Le résultat du test de la dame est peut-être arrivé ? » Le ministre est en effet présent depuis 20 minutes et a assisté, à distance sécurisée, à la réalisation d’un test antigénique par l’un des préparateurs de l’officine. « Je veille ! Qu’on sache si on est cas contact », sourit-il. Résultat négatif !
« Selon l’Ordre des pharmaciens, il y a déjà 6 000 pharmacies qui réalisent ces tests, et 800 000 tests ont été livrés dans les officines, dont la grande majorité est redistribuée aux professionnels de santé qui les réalisent tels que les médecins, les infirmiers, les kinésithérapeutes et les dentistes. Selon les estimations, les pharmaciens devaient réaliser 100 000 tests par semaine, mais dans les faits, ils en font 40 000 par jour ! », continue le ministre de la Santé, selon qui entre 1 000 et 3 000 tests antigéniques se révèlent positifs quotidiennement.
La difficulté actuelle reste d’obtenir des tests antigéniques. « J’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas de réelles tensions d’approvisionnement mais des délais de livraison plus ou moins longs », note encore Olivier Véran. Ce que confirme Bruno Maleine, président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Ile-de-France : « Les délais sont un peu allongés, la livraison prend environ une semaine car les fabricants font face à une forte demande. »
Dans l’équipe de Christine Bihr, trois pharmaciens adjoints et un préparateur sont formés à la réalisation des tests. Ils sont effectués dans le préparatoire - facile à nettoyer et à aérer - tous les jours sur rendez-vous de 14 heures à 17 heures. La prise de rendez-vous se fait sur le site de la pharmacie ou par téléphone. Sauf exception : « C’est arrivé pour un patient venu demander des médicaments pour le rhume et pour lequel nous avons eu un doute. Un test antigénique lui a été proposé immédiatement, qui s’est révélé positif », raconte Anouck Bonfort, pharmacien adjoint. Elle ne fait pas elle-même les tests, car elle est très occupée par la vaccination antigrippale, qui se déroule dans l’espace de confidentialité, loin de la zone de réalisation des tests antigéniques.
La titulaire précise avoir été parfaitement accompagnée par son groupement, Giropharm, pour la mise en place de toutes les nouvelles missions. « Nous sommes très fiers d’être pharmaciens et de participer à l’effort collectif pendant cette crise depuis le mois de mars. » Le ministre de la Santé a d’ailleurs tenu à remercier les pharmaciens pour leur implication quant à la distribution de masques et à souligner leur « richesse extraordinaire dans l’organisation des soins dans les territoires ». Pour Bruno Maleine, la force de l’officine réside dans son maillage territorial. « Quand 20 000 pharmacies se mettent en ordre de marche, l’impact est fort, surenchérit Christine Bihr, avant d’interpeller le ministre. On est là et on est prêt pour vacciner contre le Covid. »
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