C’est d'abord la distribution des masques issus du stock de l'État (chirurgicaux et FFP2) qui a été confiée à la profession, contre une rémunération octroyée par l’assurance-maladie. Une distribution au départ contingentée et réservée, en mars 2020, aux professionnels de santé, puis ouverte aux patients Covid + et aux cas contacts (masques pris en charge par l’assurance-maladie).
Aujourd’hui, l’État ne fournit plus les pharmacies en masques issus de son stock. L'approvisionnement se fait via le circuit classique, par commande à la répartition ou en direct, afin d’assurer une délivrance gratuite en masques à une liste élargie de patients et de professionnels. Et cela, toujours contre une rémunération de l’assurance-maladie. En parallèle, les pharmaciens peuvent également vendre les masques qu’ils commandent.
La distribution de produits issus de stock de l’État ne s’est d’ailleurs pas arrêtée là. En effet, dans le cadre de la pénurie de vaccins contre la grippe, le gouvernement a importé en novembre 2,4 millions de doses. Ces vaccins ont été acheminés jusqu’aux pharmacies, pour une dispensation d’abord aux résidents et personnels des EHPAD sans PUI, puis aux patients prioritaires. D'autres livraisons ont suivi.
Renouvellements exceptionnels
Parmi les autres missions qui ont incombé aux pharmaciens, on retiendra la multitude de renouvellements exceptionnels sur ordonnance périmée qui ont été autorisés, afin de ne pas rompre la continuité des soins durant les confinements. Ainsi, en avril 2020, ces renouvellements exceptionnels ont concerné les traitements chroniques, les médicaments d’exception, les anxiolytiques et hypnotiques. Puis les traitements de substitution aux opiacés (méthadone gélules, y compris la forme sirop, buprénorphine comprimés), ainsi que les stupéfiants et assimilés hors TSO pour 28 jours renouvelables et après accord écrit du prescripteur. Elle a concerné aussi les contraceptifs oraux, pour 3 mois maximum, et certains produits et prestations de la LPP.
D’autres mesures
D’autres mesures ont été mises en place durant le premier état d’urgence sanitaire : une dispensation limitée du paracétamol, en l'absence d'ordonnance, à deux boîtes pour les patients déclarant présenter des symptômes (fièvre ou douleurs) et une boîte dans les autres cas, ainsi que la suspension de la vente en ligne de paracétamol, ibuprofène et aspirine. Également, en mai, suite à la médiatisation d'une éventuelle action protectrice de la nicotine contre le Covid-19, la délivrance des substituts nicotiniques a été limitée à une boîte par mois, et sa vente suspendue sur Internet. Parmi les autres mesures, les pharmaciens ont eu la possibilité de délivrer des médicaments hospitaliers (avec l’implication du grossiste-répartiteur), de l’hydroxychloroquine hors AMM. Ils ont également obtenu le droit de substitution de dispositifs médicaux en cas de rupture avérée, avec accord préalable du prescripteur et accord du patient. Par ailleurs, ils ont pu dispenser directement des médicaments de l'IVG aux femmes après téléconsultation, y compris jusqu'à la 9e semaine d'aménorrhée (7e semaine de grossesse).
Certaines de ces mesures prises durant le premier état d’urgence sanitaire ont été prolongées, comme la dispensation du Rivotril, possible jusqu’à nouvel ordre.
D’autres mesures ont été supprimées définitivement en fin de première vague, comme les renouvellements exceptionnels pour les traitements chroniques, anxiolytiques, hypnotiques, stupéfiants et assimilés hors TSO, l'encadrement de la dispensation des substituts nicotiniques, de l’hydroxychloroquine hors AMM, ou encore la limitation des délivrances de paracétamol, ibuprofène et aspirine.
Enfin, certaines mesures ont été supprimées puis réintégrées en novembre, comme la dispensation des TSO sur ordonnance expirée, la dispensation directe des médicaments de l'IVG aux femmes après téléconsultation, la dispensation des ordonnances expirées de contraceptifs oraux datant de plus d'un an et de moins de 2 ans, la substitution de dispositifs médicaux.
Des actes
Le pharmacien a également été autorisé à faire du télésoin à la condition qu’il y ait eu préalablement un premier entretien en présentiel avec le patient.
Enfin, la crise du Covid-19 et le confinement ont généré une forte hausse des signalements des violences familiales. C’est pourquoi le ministère de l’Intérieur a instauré un dispositif d’alerte des violences familiales en pharmacie. Dispositif qui devrait être maintenu après la crise sanitaire.
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