Les pharmaciens volontaires pour vacciner le dimanche demandent au gouvernement de leur fournir des doses de Pfizer réclamées par la majorité des Français. Peine perdue, selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). La vaccination le dimanche se fera avec le vaccin Moderna, et seulement s'il est disponible en quantité suffisante.
« Libérez les doses ! », c'est le cri lancé par David Abenhaïm, président du groupement Pharmabest. Le titulaire marseillais affirme être capable de vacciner 600 personnes par semaine, mais il vient d'apprendre qu'il ne recevra que 3 flacons de Pfizer et 20 de Moderna. Un paradoxe dénoncé par de nombreux officinaux, et plus encore par ceux décidés à vacciner le dimanche. Car tous les pharmaciens se heurtent à la préférence prononcée des Français pour le vaccin Pfizer, à réserver aux moins de 30 ans. Le manque de doses disponibles, tout particulièrement de Pfizer, pourrait faire vaciller plus d'un pharmacien décidé à vacciner dimanche prochain. À moins de se résoudre à ne plus contourner la situation et à annoncer clairement, comme Philippe Besset : « Dimanche, c'est Moderna ! » Et encore, souligne le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « à condition de détenir au moins 4 flacons ». Un seuil en deçà duquel l'ouverture de l'officine un dimanche serait, selon lui, sans intérêt.
L'engagement des pharmaciens dans la lutte contre la 5e vague ne faiblit pas. Pour preuve, les derniers chiffres diffusés hier par les ministères de la Santé et de l'Économie sont éloquents : sur les sept jours écoulés au 12 décembre, les officinaux ont dépassé le million d'injections vaccinales ! Très exactement, ils ont injecté 869 000 doses de Pfizer et 168 000 doses de Moderna… lorsqu'ils n'étaient pas encore sous l'effet du nouveau contingentement pour le vaccin Pfizer. À titre de comparaison, les médecins ont injecté 634 000 doses sur la même période, les infirmiers 234 000. En conséquence, le nombre de personnes non vaccinées faiblit en France ; il serait désormais de 5,7 millions, et 14,4 millions de Français ont reçu une dose de rappel au 12 décembre. À noter que le record du 10 décembre, qui a comptabilisé 791 000 rappels effectués, a été battu hier avec 820 000 injections de rappel, selon le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'issue du Conseil de ministres aujourd'hui. Il a, par ailleurs, indiqué qu'environ 400 000 Français de 65 ans et plus n'ont pas reçu leur dose de rappel dans les 7 mois après leur précédente injection (ou infection), leur passe sanitaire n'est donc plus valide depuis aujourd'hui.
Ces données positives sur l'accélération de la campagne ont poussé hier le ministre de la Santé, Olivier Véran, à annoncer devant les députés que l'objectif de 20 millions de rappels de vaccin d'ici à Noël sera atteint « probablement avec quelques jours d'avance ». Une avance toutefois difficile à conserver si l'approvisionnement en vaccins se poursuit, comme annoncé, sur un contingentement de Pfizer en ville. Par ailleurs, à la demande des syndicats, le ministère étudie la possibilité pour les officines d'être considérées comme des centres de vaccination. Cela impliquerait qu'elles soient autorisées à accueillir d'autres effecteurs, tels que des infirmières ou des médecins, qui seraient alors rémunérés à la vacation par l'assurance-maladie.
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