POUR LES PATIENTS, guérir du cancer est une priorité et un long combat. Aussi, les conséquences de la maladie, comme des traitements, sur la santé sexuelle apparaissent trop souvent comme un « prix à payer ».
« Les médecins perçoivent mal l’intérêt des patients sur ce sujet », déclare le Dr Pierre Bondil, chirurgien urologue, oncologue et sexologue au Centre Hospitalier de Chambéry. Pourtant, il existe une réelle demande de la part des patients. « Deux ans après le diagnostic de cancer, deux patientes sur trois déplorent des séquelles sexuelles avec une absence d’information et de prise en charge, souligne le Dr Daniel Habold (sexo-oncologue centre hospitalier de Chambéry). Tous les cancers sont concernés, quels que soient la localisation, le stade évolutif et l’âge du patient. »
Un outil pédagogique reconnu.
Il faut donc améliorer l’offre de soins, déficitaire dans deux domaines : l’information et l’organisation. « Pour pouvoir parler de sexualité dans le cancer, il faut au préalable sensibiliser tous les professionnels de santé impliqués et, d’autre part, savoir vers qui orienter en cas de problèmes », ajoute le Dr Pierre Bondil. Des référentiels de bonne pratique ont été élaborés en 2010 (« Cancer, santé sexuelle et vie intime » sur www.afsos.org). De plus en plus d’études démontrent par ailleurs que la prise en charge des difficultés intimes n’a pas seulement des conséquences sur la qualité de vie et le bien-être du malade (et du couple), elle peut également participer au traitement du cancer lui-même, en favorisant le processus de guérison ou de rémission. La collection « A vivre Ouvert » a été lancée en 2005. Ces films documentaires d’environ 30 minutes se basent sur des témoignages de malades, de proches et de professionnels de santé. Ils ont pour objectif d’aider les équipes soignantes à organiser des ateliers thématiques. « Près de 1 100 ateliers touchant environ 15 000 soignants ont déjà été organisés », rappelle René Thomas (Directeur des Opérations Oncologie France). Ce nouveau documentaire a pour objectif de sensibiliser les professionnels de santé sur les attentes des patients et de leur permettre d’échanger et de s’exprimer sur ce sujet encore tabou afin d’identifier des pistes pour améliorer la prise en charge.
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