C'est désormais officiel, les pharmaciens peuvent prescrire et administrer l'ensemble des vaccins issus du calendrier vaccinal chez tous les patients de plus de 11 ans non immunodéprimés. Un jour à marquer d'une pierre blanche pour les syndicats qui saluent cette avancée historique.
Plusieurs textes, dont le décret relatif aux compétences vaccinales du pharmacien, qui entérine la possibilité pour les officinaux de prescrire et administrer l'ensemble des vaccins mentionnés dans le calendrier vaccinal pour tous les patients de plus de 11 ans non immunodéprimés, ont été publiés au « Journal Officiel » ce 9 août. Cette mesure, prévue dans la dernière convention pharmaceutique, n'était encore que théorique avant la publication de ce texte, attendu depuis de longs mois. Ce mercredi 9 août restera à coup sûr comme une date majeure dans l'histoire de la profession. Président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset en est pleinement conscient. « C'est un grand jour pour les pharmaciens et pour la santé publique ». Même tonalité du côté de l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine (USPO). « C'est une vraie avancée pour les pharmaciens mais aussi pour les patients et pour la couverture vaccinale, se félicite le syndicat présidé par Pierre-Olivier Variot. Cette avancée importante, nous la devons aux pharmaciens d’officine ! (...) Cette évolution valorise notre rôle dans une stratégie de prévention ambitieuse et nous positionne comme un acteur majeur de la politique vaccinale de notre pays », souligne l'USPO.
Ne manque plus désormais qu'à transformer l'essai. Pour s'emparer pleinement de cette nouvelle compétence, les pharmaciens vont devoir se former. « Sans formation, le pharmacien ne pourra pas prescrire ces vaccins », rappelle en effet l'USPO. Le syndicat regrette la durée particulièrement longue de la formation demandée aux officinaux (7 heures de pratique et un module théorique de 10 h 30 obligatoire). Quoi qu'il en soit, « il faudra que l'on soit prêt », souligne Philippe Besset. « La FSPF a demandé à Résopharma de mettre en place une offre de formation spécifique. Elle est déjà disponible et de nombreux pharmaciens se sont déjà préinscrits. La formation peut être faite intégralement à distance et en plusieurs fois. À l’issue de la formation, le pharmacien devra passer un examen, en ligne également. S'il le valide, il recevra une attestation de formation venant de l'organisme agréé », résume le président de la FSPF.
Comme le rappellent l'USPO et la FSPF, un doute reste à lever sur la question des vaccins du voyageur, pas prévus pour l'instant dans les textes. « J'ai demandé à la HAS pourquoi cela était limité aux vaccins du calendrier vaccinal, explique Philippe Besset. En fait, la HAS n'est pas compétente pour donner son avis sur des vaccins qui sont en dehors du calendrier vaccinal. Elle ne peut donc pas se prononcer sur les vaccins du voyageur. Je vais voir avec le ministère si nous pouvons le faire ou non, si nous avons besoin d'un texte ou non. C'est à creuser. » Du côté de l'USPO, on s'interroge aussi sur la possibilité de voir les pharmaciens vacciner les moins de 11 ans dans un avenir plus ou moins proche.
Philippe Besset tient également à attirer l'attention sur deux autres évolutions permises grâce à ces textes. « Le pharmacien pourra venir en appui pour la vaccination HPV dès que les collèges la mettront en place à la rentrée, avec une rémunération de 48 euros de l'heure. Les officinaux vont également pouvoir assumer la partie "suivi du calendrier vaccinal" des plans de prévention pour donner suite aux entretiens aux âges clés de la vie qui seront lancés à l'automne. Le pharmacien cotera d'abord l'entretien, qui doit durer 30 minutes (30 euros sont évoqués), puis la prescription et l'administration du vaccin dans un second temps », détaille le président de la FSPF.
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