APRÈS « les antibiotiques c’est pas automatique », le ministère de la Santé lance une nouvelle campagne au slogan destiné à marquer les esprits : « les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment ». Depuis vendredi, et jusqu’au au 24 mars, des spots vont ainsi être diffusés sur les chaînes de télévision et les radios, des annonces presse seront publiées dans des magazines nationaux et 125 000 affichettes seront envoyées aux pharmaciens et aux médecins. Pour Xavier Bertrand, cette campagne intervient dans le prolongement de l’affaire Mediator et de la loi médicament. « Les Français sont les premiers consommateurs de médicaments en Europe. On en consomme trop et on les paie trop cher », souligne le ministre, qui se défend cependant de vouloir « réduire systématiquement la consommation de médicaments. Il faut une approche qualité plutôt que sur la quantité », explique-t-il. La campagne vise ainsi à « pallier un déficit d’information sur la nature active du médicament, lutter contre la banalisation de l’usage du médicament, et sensibiliser au fait que son mauvais usage peut être dangereux », détaille le ministre. Il s’agit de rappeler que « le médicament n’est pas un produit comme les autres », comme l’indique le message des affiches et affichettes. « S’il est mal utilisé, il peut être contre-productif, voire dangereux ». En revanche, « c’est un bien de santé, qui est offert à toute la population et dont nous avons besoin », complète Dominique Maraninchi, directeur de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). « Il ne règle pas tous les problèmes, mais il est nécessaire », souligne-t-il, tout en plaidant pour une « relation plus adulte du patient avec sa propre santé ».
Enfin, la campagne a aussi pour but de « réaffirmer le rôle prépondérant des professionnels de santé. Lors de l’affaire Mediator, on a vu que les patients faisaient confiance à leur médecin et à leur pharmacien », rappelle Xavier Bertrand. Les professionnels ont donc été mis à contribution, dans les spots qui vont être diffusés à la radio : un médecin généraliste, une pharmacienne et un infirmier témoignent de leurs expériences et prodiguent des conseils aux patients.
Dominique Maraninchi rappelle de son côté que « la prescription est un échange entre trois partenaires : le patient, le médecin et le pharmacien. Le changement de comportement s’est fait pour les antibiotiques grâce à la prise de conscience de toutes les parties ». Les pouvoirs publics entendent bien réitérer ce succès avec cette nouvelle campagne.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques