LANCÉE en novembre 2013, l’étude PHARMAPS cherche à apporter la preuve que l’implication du pharmacien dans la reprise d’une activité physique par ses patients chroniques permet de diminuer la sédentarité et d’améliorer la qualité de vie. Comme un médicament, prescrit par le médecin ou délivré directement par le pharmacien, l’exercice physique est à considérer comme une partie de la solution aux problèmes rencontrés. PHARMAPS compte quatre partenaires : la société Sport Santé Conseil, conceptrice et initiatrice de l’étude ; la Société française de médecine de l’exercice et du sport (SFMES), promoteur de l’étude ; la Direction générale de la Santé (DGS), qui finance le projet ; et l’IMAPS, une société issue du mouvement mutualiste qui promeut les bénéfices d’une activité physique et sportive, et qui, dans le cas présent, recense les offres sportives existantes.
« En France, notre mode de vie est trop sédentaire et notre alimentation bien souvent trop riche. On veut donc inciter les gens à avoir une activité physique, à en faire un peu plus chaque jour », explique Vincent Alberti, président de Sport Santé Conseil. Le principe ? Le pharmacien propose à des patients de retrouver une activité physique et de les suivre pendant un an. Un premier entretien permet de faire le point sur l’activité pratiquée. « Il n’est pas toujours simple de faire cette proposition au comptoir. On demande s’ils ont un peu de temps à nous consacrer pour qu’on leur donne des conseils pour améliorer leur qualité de vie dans le cadre de leur pathologie, et on prend rendez-vous pour le premier entretien. Une fois ce bilan effectué, on leur remet un carnet de suivi et un podomètre qui va leur permettre d’évaluer au plus près leurs déplacements dans une journée. Suivront quatre entretiens, à un mois, trois mois, six mois et douze mois du tout premier. Le dernier permet de faire un nouveau bilan et d’évaluer les progrès enregistrés », explique Sylvie Ortillon, titulaire à Coulommiers.
Une mission très valorisante.
En quelques mois, la pharmacienne a déjà inclus une dizaine de patients dans son étude, sachant que son objectif est de 70 patients âgés de 18 à 75 ans. « Le ressenti des patients qui se sont engagés dans la démarche est très bon, ils évaluent mieux l’exercice qu’ils font au quotidien et ils progressent », ajoute l’officinale. Interrogée dans le cadre de l’émission « Allô, docteurs ! », sur France 5, Sylvie Ortillon remarque qu’il s’agit, ni plus ni moins, d’éducation thérapeutique, et que cette démarche entre parfaitement dans le cadre des nouvelles missions des pharmaciens décrites dans la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires. Deux de ses patients ont accepté d’être filmés par les équipes de France 5 et montrent une réelle satisfaction. Le premier a ainsi découvert qu’il parcourait 6 kilomètres par jour, rien qu’en jouant à la pétanque ; l’autre réduit peu à peu ses heures de sédentarité devant la télévision, et apprécie de pouvoir mieux se baisser. « Tous les pharmaciens qui participent à l’étude ont bénéficié de deux jours de formation avant de commencer et nous touchons une indemnité de 8 euros par entretien effectué. Nous avons déjà une grande proximité avec nos patients chroniques puisque nous les voyons régulièrement à l’officine, mais on note que, lors des entretiens, ils nous livrent des choses sur leur vie qu’ils n’expriment pas au comptoir. C’est une mission très valorisante, qui renforce le lien avec le patient », se réjouit Sylvie Ortillon.
D’autres pharmacies devraient venir augmenter les effectifs des participants à l’étude, l’objectif étant d’inclure 1 000 patients. « Nous présenterons un premier bilan de l’étude en décembre 2014, puis les résultats définitifs à l’automne 2015. L’objectif est de démontrer que le pharmacien investi de cette mission permet d’augmenter l’activité physique, de réduire la sédentarité, en sensibilisant et en informant le public en faveur d’une activité physique régulière et adaptée. La démarche entre dans un cadre de coopération interprofessionnelle dans le but d’améliorer la qualité des soins », précise Vincent Alberti.
Une démarche qui rappelle celle de Strasbourg. La ville a lancé l’opération « Sport-santé sur ordonnance » il y a plus d’un an, impliquant les médecins généralistes qui ont joué le jeu en prescrivant 800 ordonnances de sport à des patients atteints de pathologie chronique (diabète de type 2, cancer, maladies cardio-vasculaires).
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