Conséquence de la prochaine fusion des trois régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne dans une « grande région Est » à l’appellation encore inconnue, les trois URPS-Pharmaciens se fondront aussi dans une URPS commune… et perdront au passage près de la moitié de leurs membres. Une évolution diversement appréciée par les pharmaciens concernés (voir ci-contre), d’autant qu’ils ont tous, dans leurs assemblées respectives, réalisé de nombreux projets concrets, et vont devoir jouer d’ingéniosité pour mener, moins nombreux, des tâches qui ne feront qu’augmenter.
Les trois unions n’ont pas chômé depuis leur création en 2010 : au-delà de leurs actions, leurs présidents estiment que leur premier succès a été de « favoriser la reconnaissance des pharmaciens dans le système de santé ». « Nous avons beaucoup travaillé en interprofessionnalité, surtout avec les médecins et les infirmières, explique Jean-François Kuentz, pharmacien à Colmar et président sortant de l’URPS d’Alsace, ce qui a permis non seulement de développer des prises en charge concertées, mais aussi d’évacuer certaines fausses idées, par exemple sur les avantages supposés des maisons médicales. » L’URPS Alsace s’est fortement investie dans les relations ville-hôpital : elle participe au réseau « oncopéros » associant les professionnels autour des patients soignés par chimiothérapie per os, ainsi qu’au réseau de conciliation pharmaceutique « concimed » et au réseau « transordo ». Elle est présente aussi lors de toutes les campagnes de prévention, et se montre très active en matière de soins à domicile.
De son côté, l’URPS Lorraine s’est préoccupée aussi bien de réseaux de soins, de dépistage et de prévention que d’actions purement officinales, à l’image de soirées sur la prévention des agressions et les conduites à tenir face à des patients violents. Elle a travaillé sur les techniques des entretiens pharmaceutiques et sur le dialogue entre le médecin traitant, le pharmacien et le patient. Installé à Spincourt, dans la Meuse, son président, Christophe Wilcke, est tête de liste de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) pour la nouvelle région. À côté des thèmes nationaux, il souhaite promouvoir des projets régionaux, dont la création d’une lettre clé « P » qui rémunérerait spécifiquement les nouvelles missions des pharmaciens.
L’URPS Champagne-Ardenne a pour sa part menée une formation originale sur les relations entre les cancers et les thromboses, auxquelles les pharmaciens ne sont pas toujours assez sensibilisés. Pierre Kreit, son président, installé à Vanault les Dames, dans la Marne, dresse un bilan éloquent de la structure : lutte contre les fraudes et le compérage, coopération entre les pharmaciens hospitaliers et officinaux et participation active aux journées de formation à l’installation dispensées par la Faculté de Reims. L’URPS fait circuler des rétinographes dans les officines, dans les zones dépourvues d’ophtalmologistes, et participe à des programmes de prise en charge de l’asthme sévère et de la BPCO.
Trois listes en course.
Si la FSPF est très largement majoritaire dans les trois URPS sortantes, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) dispose d’un siège à l’URPS Lorraine, détenu par Éric Ruspini, pharmacien à Gerbévillers, en Meurthe-et-Moselle. Tête de liste USPO pour les prochaines élections, il estime que l’interprofessionnalité n’a pas été assez encouragée par l’ancienne URPS et veut encore la renforcer autour du patient. Il axe sa campagne sur la coopération avec les autres structures de santé, ainsi que sur la défense et la valorisation de la profession. Il souhaite en outre améliorer la communication autour des URPS, trop mal connues selon lui.
Enfin, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), qui disposait précédemment d’un siège dans chacune des trois URPS, présente une liste emmenée par Guillaume Paquin. Installé à Tucquegnieux, en Meurthe-et-Moselle, il souhaite faire avancer, au niveau régional, « les propositions avant-gardistes de l’UNPF sur l’avenir des officines », et met particulièrement l’accent sur les jeunes diplômés. « Nous devons attirer de nouveaux étudiants vers la pharmacie, mais aussi soutenir et favoriser l’installation des jeunes, y compris en facilitant les transferts et les regroupements », explique-t-il, tout en insistant sur le développement de la qualité et les perspectives offertes par l’e-santé.
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