Menée par la société Observia sur une période de 12 mois dans 182 pharmacies et auprès de 377 patients diabétiques de type 2, l’étude IPhoDia (MSD) avait pour objectif principal de mesurer l’impact à un an d’une information délivrée par le pharmacien d’officine sur l’évolution de l’observance des traitements antidiabétiques oraux. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer l’état clinique des patients (mesure du taux d’HbA1c, des paramètres lipidiques…) et l’observance globale de la prise en charge.
Les patients ont été répartis en deux groupes : groupe A, patients bénéficiant de trois entretiens pharmaceutiques espacés de 2 mois portant sur l’alimentation, la gestion de leur traitement et les complications liées au diabète, et le groupe témoin B (sans entretiens pharmaceutiques). Les pharmaciens ayant participé à l’étude exerçaient dans tout l’hexagone (45,4 % en zone rurale), étaient déjà investis dans l’éducation thérapeutique (65,5 %), 91,4 % faisaient partie d’un groupement et 97,7 % avaient un espace de confidentialité.
Quant aux patients, la population était identique dans les deux groupes avec les mêmes critères sociodémographiques, cliniques et biologiques : moyenne d’âge 66 ans, IMC 29,4, ancienneté du diabète supérieure à 10 ans, autres traitements similaires et même nombre de médicaments prescrits. Leur HbA1c était égale à 7,9 dans le groupe A et 7,7 dans le groupe B. « Cependant, il y avait une particularité par rapport à la population générale des malades chroniques : les patients inclus dans l’étude avaient déjà des taux très élevés d’observance et 30 % possédaient un pilulier. En conséquence, il n’y a pas eu d’évolution de l’observance médicamenteuse », fait remarquer Yves Michiels, pharmacien à Dijon. En revanche, l’adhésion du patient pour la prise en charge globale de son diabète est significativement plus élevée dans le groupe A (passant de 30,6 % de très bonne observance à 50,4 %) que dans le groupe B (de 26,5 % à 34,6 %).
Diminution du taux d’HbA1c
Les résultats de l’étude mettent aussi en avant l’effet positif des entretiens pharmaceutiques sur le taux d’HbA1c, significativement amélioré dans le groupe A (avec entretiens). À 6 mois, une différence de 0,2 point d’HbA1c a été observée en faveur des patients du groupe A, et à 12 mois cette efficacité persiste avec une différence de 0,3 point d’HbA1c entre les deux groupes. « La structure et la fréquence des entretiens pharmaceutiques permet un maintien des acquis patients au-delà de la fin du programme » souligne Yves Michiels.
De surcroît, les patients du groupe A ont exprimé leur forte satisfaction et 99 % d'entre eux ont jugé utiles les entretiens pharmaceutiques. Ces entretiens ont eu, selon les patients, un véritable impact en induisant une modification de leurs habitudes alimentaires et une meilleure compréhension de leur traitement et de leur pathologie. « L’observance est un véritable problème dans les maladies chroniques. L’ensemble des professionnels de santé est concerné et le réseau pharmaceutique joue un rôle clé dans le parcours de soins », conclut le Pr André Grimaldi.
D'après une conférence de presse organisée par MSD.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques