Très satisfaite de la contribution des pharmaciens à l'amélioration de la couverture vaccinale antigrippale en France, la présidente de l'Ordre, Carine Wolf-Thal, réitère son souhait de permettre aux pharmaciens de vacciner tout patient adulte, même hors cible. Et d'élargir la possibilité de vacciner dans d'autres pathologies en cas d'épidémie.
Les derniers chiffres sur la vaccination à l'officine englobent les actes réalisés en octobre, novembre et décembre 2019. Il faut encore attendre quelques jours pour y ajouter ceux du mois de janvier. Mais déjà, une nette progression se fait jour : en deux mois et demi, les pharmaciens ont vacciné 613 040 personnes de plus qu'en 2018. Un résultat qui aurait pu être bien plus élevé si les pharmaciens avaient été autorisés à vacciner tous les adultes, et pas seulement ceux relevant d'un bon de prise en charge. Selon Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), « pour une pharmacie moyenne, on estime entre 20 et 25 le nombre de personnes qui refusent de prendre le vaccin quand le pharmacien leur explique qu'il ne peut pas les vacciner parce qu'elles ne sont pas dans la cible. Quel gâchis de ne pouvoir répondre présent lorsque des personnes demandent à être vaccinées ».
Un avis partagé par Carine Wolf-Thal qui reste fière des chiffres présentés, et notamment de celui-ci : 85 % des pharmaciens ont vacciné. « Les expériences à l'étranger nous montraient que les pharmaciens s'emparaient de la vaccination à 25 %, 30 % ou 40 % la première année », souligne la présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens (CNOP). Une « réussite collective » qui justifie d'autant plus de pouvoir vacciner contre la grippe toute la population adulte et pas seulement la population cible. Cet élargissement, déjà évoqué l'an dernier, avait été repoussé par crainte d'une pénurie de vaccins. C'est pourquoi Carine Wolf-Thal lance un appel aux industriels : « Fabriquez davantage de vaccins ! »
La présidente du CNOP espère aussi que la vaccination à l'officine ne s'arrêtera pas à la grippe. Elle propose ainsi d'autoriser les pharmaciens à vacciner en cas d'épidémie. Et de citer l'épidémie de rougeole l'an dernier en Aquitaine. « Des patients qui s'étaient fait vacciner contre la grippe sont revenus voir leur pharmacien pour être vaccinés contre la rougeole, pharmacien obligé de répondre que ce vaccin-là il ne peut pas. Ça n'a pas de sens. J'attends le retour de la Haute Autorité de santé (HAS) sur la vaccination par le pharmacien dans d'autres pathologies. J'attends avec impatience les textes qui permettent de sauver des vies. »
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