SENSIBILISER le public à la vaccination, c’est l’objectif de la campagne « Immuniser Lyon », lancée officiellement par la métropole lyonnaise le 10 juin. Jusqu’en mai 2016, les professionnels de santé sont invités à sensibiliser les patients à la prévention des maladies infectieuses et à les aider à faire le point sur leurs vaccinations. « En pharmacie, nous aurons les affiches de la campagne de communication et des dépliants à remettre aux patients », explique Anne-Sophie Robin-Malachane, membre du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Rhône-Alpes.
La campagne est soutenue par des personnalités locales comme l’actrice Mimie Mathy, le footballeur Alexandre Lacazette et le chef Mathieu Viannay. Elle implique tous les professionnels de santé libéraux, pharmaciens, médecins, infirmiers, sages-femmes, mais aussi les hôpitaux, les centres et réseaux de santé, les centres de vaccination, les acteurs institutionnels (métropole de Lyon, ARS, CAF) et éducatifs (Éducation nationale) ainsi que le Laboratoire Sanofi Pasteur.
« Les professionnels de santé ont un rôle majeur à jouer pour restaurer un climat de confiance envers les vaccins, souligne Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon. Il faut que les citoyens puissent trouver facilement une information fiable et que l’on puisse répondre à leurs questions sur les vaccins, de manière scientifique et documentée. » Pour lui, « Immuniser Lyon est l’occasion de créer des passerelles entre des acteurs qui n’ont pas toujours l’occasion de travailler ensemble ». Un site Internet est également mis en place pour réaliser un bilan personnalisé de ses vaccinations et s’informer sur les maladies infectieuses : Immuniser-Lyon.org.
Le retour de la rougeole et de la coqueluche.
La campagne est aussi l’occasion de rappeler le retour en France de certaines maladies, du fait d’une mauvaise couverture vaccinale de la population. « Nous observons une résurgence de la coqueluche et de la rougeole dans nos services », s’inquiète le Pr Yves Gillet, chef des urgences pédiatriques à l’hôpital Femme-mère-enfant (HFME) à Lyon. En période hivernale, son service a accueilli un enfant par semaine atteint de coqueluche et deux décès d’enfants sont survenus en 2013. « Certes, ces chiffres semblent peu élevés, mais tous ces cas sont évitables », rappelle-t-il. L’épidémie de rougeole a quant à elle touché 25 000 personnes entre 2006 et 2011 en France, « une évaluation probablement sous-estimée de moitié », selon le Pr Gillet. « À Lyon nous avons eu une dizaine d’enfants hospitalisés. Nous n’avons pas eu de décès dans notre ville, mais une fillette de douze ans est morte en Haute-Savoie. » Pour lui, le plus important est « d’informer les gens sur la vaccination, sans jouer sur l’émotion, avec des faits, des données et des informations scientifiques validées ».
Favorable à la suppression de l’obligation vaccinale, le Pr Gillet estime qu’il faudra néanmoins la remplacer par de l’éducation. « Je compte beaucoup sur l’intelligence des patients, résume-t-il. Il ne s’agit pas d’obliger les personnes à se faire vacciner, mais de les informer et de les laisser ensuite prendre leur décision en toute connaissance de cause. » Alain Mérieux, pharmacien et président de la Fondation pour l’université de Lyon, rappelle qu’une « campagne de vaccination n’est pas efficace sans une sensibilisation éducative ». Une démarche que compte bien mettre en œuvre la ville de Lyon.
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